Appelons cela de l'ironie. Une cour du Texas a donné raison à la société Uniloc, qui accusait Electronic Arts (EA) d'avoir contrefait ses droits de propriété intellectuelle dans sa mise en oeuvre du DRM SecuROM imposé à EA pour protéger ses propres droits d'auteur. Le juge de première instance a accepté de condamner l'éditeur de jeux vidéo à verser 4,86 millions de dollars de dommages et intérêts à Uniloc, une société fondée en Australie en 1993, spécialisée dans les solutions de protection contre la copie.
Le tribunal a estimé qu'EA avait effectivement violé les droits sur un brevet déposé en 1993, sur lequel vit depuis Uniloc, qui couvre un système de déblocage de logiciels après saisie d'une clé de licence. Le brevet décrit la méthode avec laquelle l'authenticité de la licence est vérifiée par l'intermédiaire d'un serveur distant, et comment les copies sont restreintes en analysant le système sur lequel le logiciel est exécuté, pour vérifier que ses caractéristiques correspondent bien à l'ordinateur autorisé.
Unilog estimait qu'EA avait violé les droits sur ce brevet en imposant la solution concurrente SecuROM sur au moins trois jeux, Alice: Madness Returns, Dragon Age II et Darkspore: Limited Edition.
EA et ses DRM, une histoire qui dure
L'utilisation de SecuROM avait déjà causé des ennuis judiciaires à EA, mais pour d'autres raisons. En 2008, des joueurs qui avaient acheté Spore avaient ainsi décidé de poursuivre collectivement l'éditeur après avoir découvert que le jeu vidéo imposait une connexion à Internet et limitait à 3 installations possibles avant de devoir contacter EA par téléphone, ce qui avait ruiné la réputation du jeu… et favorisé un piratage massif, y compris de la part des clients excédés. Une autre plainte avait été déposée pour les mêmes raisons à l'encontre de Mass Effect.
Malgré cela, EA a continué à imposer des DRM très restrictifs avec ses jeux sur PC, comme ce fut le cas l'an dernier avec SimCity, obligeant l'éditeur à s'excuser.
En 2008, Electronic Arts s'était agacé de la réaction de ses clients. "Nous pensions que les consommateurs comprenaient que le piratage était un énorme problème, et que si les jeux qui prennent un à quatre ans à être développés sont effectivement volés le jour où ils sont lancés, les développeurs et les éditeurs arrêteront simplement d'investir dans les jeux sur PC", avait ainsi lancé Frank Gibeau, le patron du label EA Games.
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