Dans un discours évidemment vibrant au regard des circonstances exceptionnelles qui l'entourent, le premier ministre Manuel Valls a donné corps mardi après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale aux craintes que l'on pouvait avoir sur un énième renforcement des mesures sécuritaires touchant Internet. "J’ai demandé au ministère de l’Intérieur de m’adresser dans les huit jours des propositions de renforcement", a déclaré Manuel Valls alors que le décret d'application de la loi anti-terrorisme de novembre 2014 prévoyant le blocage et le déréférencement de sites sur simple ordre de la police en est encore à l'étude à Bruxelles.
Ces nouvelles mesures "devront concerner notamment Internet et les réseaux sociaux, plus que jamais utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte", a demandé le premier ministre.
Lundi, son homologue britannique David Cameron a demandé l'interdiction de tout moyen de communication chiffré sans backdoor pour les services de renseignement. La veille, les représentants de plus d'une dizaine de pays avaient signé une déclaration commune pour demander que l'action des Etats fasse "partie d'un ensemble cohérent, basée sur la lutte contre la radicalisation, en particulier sur Internet", ce qui est sans doute la méthode la plus contre-productive qui soit.
"Nous sommes inquiets par l'utilisation de plus en plus fréquente d'Internet pour alimenter la haine et la violence, et signalons notre détermination à nous assurer qu'il n'est pas fait une utilisation abusive d'Internet à cette fin, tout en veillant à ce qu'il reste, dans le respect scrupuleux des libertés fondamentales, un forum de libre expression, dans le respect total de la loi".
"A cet égard, le partenariat avec les principaux fournisseurs sur Internet est essentiel pour créer les conditions d'un signalement rapide des contenus qui visent à inciter à la haine et à la terreur, et elle est la condition de sa suppression, lorsque c'est opportun/possible", avaient-il écrits.
Pourtant, selon les échos parus dans la presse, rien n'a démontré une quelconque influence d'Internet dans la détermination des frères Kouachi ou d'Amedy Koulibaky. Comme le détaillait Le Monde hier, "les premiers éléments de l'enquête sur les frères Kouachi, auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, montrent des profils très éloignés du jeune autoradicalisé en ligne". C'était également le cas pour Mehdi Nemmouche et Mohammed Merah, pour qui les passages en prison avaient été largement plus décisifs dans leur déviance.
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