En principe, les règles d’un service sont censées être appliquées de la même façon à toutes les personnes qui s’y sont inscrites. Il n’est pas question de faire de distinction « selon que vous êtes puissant ou misérable », comme l’écrit si bien Jean de La Fontaine dans sa fable sur Les Animaux malades de la peste. Seulement voilà, il y a la théorie et puis il y a la mise en pratique.
Il est de notoriété publique que Donald Trump a une utilisation parfois très agressive de Twitter. Tellement brutale qu’aux yeux de CNN, certains messages s’apparentent à un appel à la violence. Il a aussi été vu en train de moquer l’intellect et le physique d’une journaliste américaine et de relayer des messages anti-musulmans, dont la tournure violerait les règles de la plateforme.
Face à cet usage parfois limite de Twitter, le réseau social n’a jamais montré la même sévérité envers les tweets de Donald Trump qu’avec le tout-venant. Et pour cause : l’intéressé a pour lui une notoriété mondiale et une importance politique de tout premier plan. Alors le site a pris la décision de ne pas supprimer ses tweets, même ceux pouvant être l’étincelle d’une crise internationale.
Afin de mettre les choses au clair, Twitter a pris la décision en décembre de fixer de nouvelles règles de modération qui ménagent des exceptions pour les « entités gouvernementales ». Les comptes concernés échappent donc à la vigilance de la plateforme ou, plus exactement, bénéficient d’une politique nettement plus souple, du fait de la fonction que ces profils représentent.
Trump, un leader mondial
Il faut croire que cette exemption n’a pas été suffisamment saisie puisque Twitter a dû se fendre d’un article de blog le 5 janvier pour revenir sur le sujet. Et expliquer, non sans arguments, pourquoi il est nécessaire de conserver la visibilité des messages de Donald Trump même si ses propos peuvent heurter ou être une source de problème.
« Le blocage d’un leader mondial ou la suppression de ses tweets controversés cacherait des informations importantes que les gens devraient pouvoir voir et débattre. Il ne ferait pas non plus taire ce leader, mais il entraverait certainement la discussion nécessaire autour de ses paroles et de ses actions », écrit l’entreprise, qui a admis par le passé avoir une relation compliquée avec le président américain.
Cependant, la société l’assure : le maintien du compte de Donald Trump n’est pas motivé par des raisons économiques — même si par ses frasques, Donald Trump attire de fait une attention sur le site, car c’est là où elles se déploient. « Le compte d’aucune personne n’est le moteur de la croissance de Twitter, ni n’influence ces décisions. Nous nous efforçons de rester impartiaux en gardant à l’esprit l’intérêt public », conclut Twitter.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !