L’ancien ingénieur de Google James Damore s’est fait connaître en août dernier après avoir diffusé sur le réseau de l’entreprise américaine un manifeste sexiste, critiquant la politique de diversité.
Relayé dans la presse au grand dam de la firme de Mountain View, qui a vu une ombre être portée sur son image progressiste, le mémo avait fini par causer le renvoi de l’intéressé, au motif d’une infraction au code de conduite de Google. Cependant, James Damore est devenu un héros de l’extrême droite américaine.
Aujourd’hui, l’ex-salarié de Google entend riposter en justice. En effet, il a décidé de porter plainte contre son ancien employeur pour « discrimination envers les hommes blancs conservateurs ». Et dans ce dossier, il n’agit pas seul puisqu’il bénéficie de l’appui de David Gudeman, un autre ingénieur.
Ils affirment ainsi que « les employés qui ont exprimé des opinions différentes du point de vue dominant chez Google, sur des questions politiques qui se posent sur le lieu de travail […] étaient et sont isolés, maltraités et systématiquement punis et renvoyés de Google, en violation de leurs droits. »
Des captures de discussions internes
La plainte a été déposée lundi 8 janvier à Santa Clara, en Californie. Elle contient entre autres 86 pages de captures d’écran de discussions sur les forums internes de Google, présentées comme des preuves d’un biais supposé « anti-conservateur » et « anti-caucasien ».
Les deux ingénieurs estiment, à travers leur action, représenter les autres personnes dont ils estiment que leurs droits sont malmenés — en particulier, les hommes blancs conservateurs de l’entreprise. La plainte se fonde sur une loi californienne protégeant les point de vues politiques des employés.
un biais supposé « anti-conservateur » et « anti-caucasien »
James Damore a été renvoyé de Google en août, après que son manifeste, qui suggérait notamment que les femmes étaient des ingénieures biologiquement inférieures, avait été diffusé très largement au sein de l’entreprise. « Suggérer qu’un groupe de nos collègues a des particularités qui les rendent biologiquement moins aptes à notre travail est insultant et inacceptable », avait écrit le PDG de Google Sundar Pichai dans un email à ses employés après le renvoi du salarié.
69 % d’hommes chez les employés de Google
David Gudeman, lui, a été renvoyé en 2016 après des commentaires sur un collègue musulman. D’après la plainte, les ressources humaines de Google ont évoqué des commentaires de Gudeman faisant un lien entre son collègue et des activités terroristes.
« Nous avons hâte de nous défendre contre le procès de M. Damore devant la justice », a affirmé un porte-parole de Google dans un communiqué à Wired. Le magazine spécialisé rappelle les statistiques du dernier rapport sur la diversité de l’entreprise : les employés de Google sont à 69 % des hommes et à 56 % des personnes blanches, selon le dernier rapport sur la diversité de la firme. Les employés à des postes techniques sont, eux, à 80 % des hommes et à 53 % des blancs. Dans les postes à responsabilités, on trouve 75 % d’hommes et 68 % de blancs.
L’entreprise fait aussi face à une enquête du ministère du travail et à de nombreuses accusations de discrimination envers les femmes dans les salaires et les promotions. La dernière plainte date du 3 janvier dernier : une ancienne institutrice de l’école maternelle interne de la firme accuse Google de mieux payer ses enseignants masculins. Google n’a pas fini de voir ses pratiques en matière de recrutement, de salaire et d’égalité être commentées. Et contestées.
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