Internet commence tout juste à faire son retour en République Démocratique du Congo, après l'ordre donné le 20 janvier dernier par les autorités du président Joseph Kabila de couper tous les accès à Internet fixe et mobile, ainsi que les SMS. Le régime avait craint une révolte populaire telle que celle qui a renversé le pouvoir au Burkina Faso en octobre dernier, et décidé de brider la communication entre les citoyens pour éviter qu'ils ne se donnent facilement des points de rendez-vous, notamment via Facebook ou des chaînes de SMS.
La mesure a été décidée en raison d'un état d'urgence dans la capitale Kinshasa, ce qui selon les textes internationaux autorise les états à déroger à des droits de l'homme, dont la liberté de communication qui ne fait pas partie des droits dits "intangibles". "Nous l'avons fait pour des raisons de sécurité, parce que nous avons une responsabilité contractuelle de protéger le pays", a défendu cette semaine le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.
Mais l'Etat était lui-même responsable du climat d'émeute qu'il a ensuite cherché à juguler.
"Cette mesure radicale a été imposée au lendemain d'une manifestation où la police a ouvert le feu sur des étudiants. Les protestataires dénoncent un projet de loi électorale qui aurait permis à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat, fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau quinquennat", expliquait L'Express en début de semaine. "Le mouvement de contestation politique a vite échappé à ses organisateurs et Kinshasa à été le théâtre d'émeutes et de pillages", faisant plusieurs dizaines de morts et plus de 1000 blessés.
Selon ITWorld, l'accès à Internet a été rétabli en RDC, mais uniquement dans les agences de l'Etat, dans les banques et quelques grandes entreprises.
Depuis les printemps arabes qui ont abouti au renversement de Kaddafi en Lybie ou de Moubarak en Egypte, les gouvernements regardent avec beaucoup de craintes l'utilisation que peuvent faire les émeutiers de l'accès à Internet et des moyens de communication mobile. La RDC est loin d'être le seul à procéder aux coupures des accès en cas d'émeutes, puisque ce fut le cas aussi de la Syrie, la Tunisie, l'Egypte, la Libye, ou encore le Bahreïn, avec une efficacité très variable. Même la Grande-Bretagne a envisagé cette tactique lors des émeutes de Londres en 2011.
Mise à jour : une première version de cet article mélangeait honteusement RDC et Congo. Nous vous présentons toutes nos excuses.
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