Dans le secteur du calcul haute performance, la compétition est surtout dominée par deux États : la Chine et les USA. Les classements effectués par le site Top 500, qui deux fois par an actualise la liste des 500 superordinateurs les plus performants au monde, montrent en effet une suprématie de ces deux pays. Ainsi, on comptait en novembre 202 machines chinoises et 143 calculateurs américains.
Il s’agit d’une machine conçue pour réaliser des opérations de calcul en très grand nombre et à toute vitesse. Il utilise des dizaines de milliers de processeurs, voire des millions pour les plus puissants d’entre eux, afin d’atteindre des performances extrêmement élevées.
Face à ce duopole technologique, les autres nations ont quelques difficultés à se faire une place. Dans le classement, on trouve toutefois le Japon, qui arrive loin derrière en troisième position, et un certain nombre de pays européens, qui sont encore plus loin. Le trio de tête est composé du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France. Mais si l’on raisonne au niveau européen, la situation n’est pas tout à fait la même.
En additionnant les superordinateurs de tous les pays du Vieux Continent membres de l’UE (outre les trois pays cités ci-dessus, figurent au classement l’Italie, les Pays-Bas, la Suède, l’Irlande, la Pologne, la Finlande, l’Autriche, l’Espagne et la République tchèque), on arrive à un total de 84 places occupées par les Européens. Certes, on reste assez loin des USA et de la Chine, mais ce n’est plus insignifiant.
C’est dans ce contexte que la Commission européenne annonce jeudi 11 janvier « son intention d’investir […] dans la mise en place d’une infrastructure européenne de superordinateurs d’envergure mondiale ». Il est question d’un investissement de 486 millions d’euros au niveau communautaire, montant qui sera complété par un effort financier équivalent venant des États membres et associés.
« Dans l’ensemble, environ 1 milliard d’euros de fonds publics seraient investis d’ici à 2020 », commente Bruxelles. Ces fonds transiteront par une structure juridique et financière ad hoc, baptisée EuroHPC (pour High Performance Computing), qui sera chargée « d’ acquérir, de mettre en place et de déployer dans toute l’Europe » ladite infrastructure.
L’entreprise EuroHPC a reçu le soutien d’un certain nombre de pays membres depuis le 23 mars 2017 : sont signataires de la déclaration la France, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne, la Belgique, la Slovénie, la Bulgarie, la Grèce et la Croatie. On trouve aussi un État partenaire, la Suisse. Naturellement, la porte reste ouverte à d’autres États qui voudraient rejoindre l’initiative.
Il est ajouté que le secteur privé peut aussi se joindre au programme et apporter des « contributions en nature », sans que celles-ci ne soient précisées. Par ailleurs, EuroPHC « appuiera également un programme de recherche et d’innovation afin de développer les technologies et machines (matériel informatique) ainsi que les applications (logiciels) qui fonctionneraient sur ces superordinateurs ».
En l’espèce, l’ambition européenne, qui n’est pas nouvelle en la matière, est « d’acquérir des systèmes de performance pré-exascale (1017 ou cent millions de milliards de calculs par seconde) et de soutenir le développement de systèmes de performance exascale (1018 ou un milliard de milliards de calculs par seconde) basés sur la technologie de l’Union, d’ici à 2022-2023 ». Au moins quatre systèmes sont évoqués :
Tout d’abord, deux superordinateurs pré-exascale capables de figurer dans le haut du panier et de tenir tête aux meilleures machines à l’internationale. Ensuite, « au moins » deux machines de calcul intensif situées dans le « milieu de gamme », c’est-à-dire qui sont capables d’effectuer environ 1016 calculs par seconde. Ces machines seront accessibles à « un large éventail d’utilisateurs publics et privés à partir de 2020 ».
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