Décidément, il ne se passe pratiquement pas une semaine, ou presque, sans que de nouveaux éléments publiés dans la presse ne viennent ternir un peu plus l’image de marque d’Uber. Alors que des récentes révélations ont apporté des informations plus précises sur le « cabinet noir » mis en place par le service de VTC, le site Bloomberg a rapporté l’existence de « Ripley ».
« contrecarrer les descentes de la police »
Il ne s’agit pas de l’héroïne du film Alien mais d’un dispositif de contrôle informatique qui permet à Uber, en cas de perquisition, de déconnecter à distance tous les postes informatiques afin d’empêcher la police d’accéder aux données. Selon l’enquête de nos confrères, qui cite trois sources proches du dossier, cet outil a déjà été utilisé une vingtaine de fois entre le printemps 2015 et fin 2016. Pendant cette période, c’est le sulfureux PDG Travis Kalanick qui était aux manettes. Il a démissionné en juin 2017.
« Uber utilisait couramment Ripley pour contrecarrer les descentes de la police à l’étranger », écrit Bloomberg. Ce dispositif a par exemple été employé lorsque des perquisitions ont eu lieu dans les bureaux d’Uber à Amsterdam, Bruxelles, Hong Kong et Paris. « L’outil a été développé en coordination avec le service informatique et le département juridique de la société », poursuit le site.
Son utilisation a été illustrée avec le cas montréalais :
Certains salariés de l’entreprise « ont été formés pour appeler un numéro qui a alerté le personnel spécialement formé au siège de la compagnie, à San Francisco. Lorsque l’appel a été reçu, les employés ont rapidement déconnecté à distance tous les ordinateurs du bureau de Montréal, ce qui a rendu pratiquement impossible pour les autorités la tâche de récupérer les dossiers de l’entreprise pour lesquels qu’ils avaient obtenu un mandat de perquisition. Les enquêteurs sont partis sans aucune preuve ».
Ce n’est pas tout. Nos confrères indiquent que Ripley est aussi capable de changer à distance les mots de passe mais aussi de verrouiller les dispositifs sur lesquels l’outil a une emprise : des smartphones, des ordinateurs portables mais aussi des postes fixes. Enfin, des versions plus évoluées de Ripley pouvaient aussi servir à sélectionner les données qui pouvaient être partagées avec les forces de l’ordre et celles qu’il fallait garder secrètes.
Uber, pour sa part, a réagi en adressant un communiqué à diverses rédactions : « comme toutes les entreprises ayant des bureaux dans le monde entier, nous avons mis en place des procédures de sécurité pour protéger les données des entreprises et des clients. Quand il s’agit d’enquêtes gouvernementales, notre politique est de coopérer avec toutes les recherches valides et les demandes d’accès aux données ».
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