Les rumeurs du marché imaginaient, à raison, que AT&T serait le premier opérateur américain à vendre des smartphones Huawei. Mais selon Reuters, le Capitole s’est assuré que la marque asiatique continue d’être absente du marché américain.
L’agence rapporte en effet que le législateur a fait pression sur AT&T pour que l’entreprise abandonne son contrat, qui avait pourtant atteint un stade avancé, avec la société chinoise. Une pression qui ne concerne pas seulement le marché grand public : les élus voudraient aussi que le FAI cesse de coopérer avec Huawei dans les infrastructures de réseau.
Huawei : trop proche du pouvoir chinois
Ce qui se joue ici concerne la souveraineté et la sécurité des USA : pour les parlementaires, la mise en place de la 5G ne doit pas se faire en collaboration avec des Chinois, dont les sociétés sont trop proches de Pékin. C’est pourquoi le législateur a fait savoir que des partenariats avec des firmes comme Huawei ou China Mobile provoqueraient une disqualification pour l’accès aux marchés publics.
une loi pour bannir Huawei des agences fédérales
Au niveau des agences gouvernementales, le Congrès a proposé une loi pour bannir Huawei. La commission de sécurité estime en effet que les smartphones vendus par la marque poseraient des problèmes de sécurité et d’espionnage. Et pour appuyer leurs propos, les élus ont rappelé que la CIA, la NSA et le FBI estiment que Huawei avait déjà partagé des informations sensibles avec Pékin.
L’entreprise chinoise, absente depuis de longues années sur le territoire américain, se défend évidemment de toutes velléités d’espionnage. Et depuis longtemps : l’entreprise avait déjà rejoint ZTE en 2012 pour répondre aux accusations du Congrès. Les deux marques asiatiques estimaient que les élus avaient réalisé des enquêtes faussées. Cette intervention n’avait toutefois rien donné puisque les États-Unis sont restés imperméables aux demandes chinoises.
Aujourd’hui, cette étanchéité du marché américain interpelle jusqu’en Chine, où le ministère des affaires étrangères a fait savoir qu’il importait de conserver, entre les USA et la Chine, « une relation saine et stable ». Pékin voit la position de Washington comme une entorse au libre échange maquillée en mesure de sécurité informatique.
« une relation saine et stable »
En Europe, certains services de sécurité ont aussi pris leurs distances avec Huawei, à commencer par le Royaume-Uni.
En France, Huawei a su trouver des interlocuteurs de choix, comme Orange, qui a adopté les solutions de l’entreprise au mépris des risques. Alors qu’il devait construire un cloud souverain, l’entreprise française a décidé en mars de choisir les serveurs et les logiciels de Huawei pour son cloud professionnel. Une décision qui était remontée jusqu’à l’Élysée, les services secrets français ayant sonné l’alarme.
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