Barack Obama doit signer un décret présidentiel visant à encourager et à accroître le partage d'informations entre les entreprises et le gouvernement. Officiellement, il s'agit de renforcer la sécurité informatique du pays.

Il y a du rapprochement dans l'air entre l'administration américaine et les principales entreprises du pays. Selon le Washington Post, Barack Obama doit signer dans la journée une décret présidentiel sur la sécurité informatique qui vise à accroître le partage d'informations entre les sociétés privées d'une part, et avec le gouvernement d'autre part, vraisemblablement via ses services de renseignement.

Selon le journal américain, cette directive s'inscrit dans une politique plus large menée par la Maison Blanche pour renforcer le niveau de cybersécurité des États-Unis. Toutefois, le quotidien indique que le projet provoque des réticences au sein de la Silicon Valley et parmi les associations de défense des libertés publiques, qui veulent d'abord une réforme des programmes d'espionnage de la NSA.

Le décret présidentiel permettrait la création de centres de données permettant le partage de données entre les différents intervenants. Pour inciter les entreprises à coopérer, le Washington Post signale qu'un projet de loi a été introduit le mois dernier par Barack Obama qui propose de protéger les entreprises de certaines poursuites pour avoir partagé des informations avec Washington.

L'OMBRE DE CISPA

Les contours de ce décret présidentiel rappellent certains aspects d'une proposition de loi américaine baptisée Cyber Intelligence Sharing and Protection Act (CISPA), qui encourage aussi la coopération entre Washington, les agences fédérales et les entreprises afin de combattre plus efficacement les cybermenaces, via un partage accru des informations (du moins, c'est ainsi que le teste est défendu).

Présentée en 2011, la loi CISPA n'est pas pour l'instant jamais entrée en vigueur. Elle a même été menacée par un véto présidentiel, au motif que le texte ne comportait pas suffisamment de garde-fous pour protéger les libertés individuelles ce qui est quelque peu ironique au regard des révélations d'Edward Snowden et de la portée du Patriot Act.

Elle a été réintroduite en 2013 et en début d'année. À chaque fois, elle a été approuvée par la Chambre des Représentants mais n'a jamais réussi à franchir le Sénat.

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