Suite et fin de l’affaire niçoise Reporty : dans une réponse à Numerama, la Ville rappelle qu’elle n’est pas favorable aux mouchards de Google. Dans le cas d’une généralisation de l’application, la municipalité exigera des changements.

Depuis mardi, nous suivons attentivement l’application Reporty, actuellement testée par la Ville de Nice à des fins de sécurité. Nous avions notamment mis en lumière la présence de mouchards dans l’application choisie par la mairie. Aujourd’hui, la commune a souhaité mettre au clair sa position et détaille son plan pour mettre en règle l’application, toujours en test dans la capitale azuréenne.

La mairie n’aime pas les mouchards

« La Ville de Nice n’est pas favorable à l’utilisation de modules d’analyse embarqués dans des applications, notamment ceux de Google, même s’ils ne gèrent que des données marketing ou de débogage. » En réponse à nos questions, les services de Nice ont décidé d’être très clairs : il n’est pas question d’offrir du soutien et des données aux mouchards de Google.

« Nous demanderons à Reporty que la prochaine version ne comporte plus ces modules »

Toutefois, considérant la phase de test de Reporty, qui ne sera pas généralisée avant le printemps, certaines technologies choisies par la startup éditrice de l’application n’ont pas été choisies par la commune.

Dans le cas d’une adoption définitive de la solution, la mairie a fait savoir qu’elle demanderait un retrait des trackers : « Nous demanderons à Reporty, parmi d’autres demandes d’évolution de leur application, que la prochaine version ne comporte plus ces modules, surtout en cas de généralisation à l’ensemble des citoyens. »

Quant au respect de la réglementation européenne, la municipalité note qu’il s’agit d’une « exigence évidente du projet » et ajoute qu’elle interrogera Reporty, l’éditeur, sur ce sujet.

Un précédent pour Exodus

Enfin, au sujet des tests actuellement menés, l’administration territoriale souligne qu’il s’agit d’une phase d’essais soutenue par des agents. Ils sont 1 500 à utiliser Reporty sur leurs mobiles professionnels. Ils sont associés à des volontaires, à hauteur de 500 habitants.

Les données personnelles collectées par Reporty se limiteraient aux nom, prénom, numéro de téléphone et localisation au moment de l’appel et ne seraient en possession que de la police, selon les services municipaux. Enfin, il est précisé que « les données vidéo et son sont sécurisées et chiffrées par des boîtiers spécifiques SSL ».

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À l’écoute des critiques formulées par Exodus Privacy, la Ville de Nice fait un pas pour normaliser la situation de son application. Face à la question, complexe, des mouchards, elle fait le choix de reconnaître les enjeux légitimes de confidentialité. Mais sa réaction sera-t-elle suffisante pour convaincre de sa bonne volonté ?

Chez Exodus, on rappelle que les seuls modules de Google ne sont pas fautifs. Selon une étude approfondie de l’application, Reporty envoie à MixPanel les détails du smartphone de l’utilisateur aux États-Unis. Ainsi l’organisation s’interroge : « Même si la ville de Nice annonce vouloir retirer de son application les outils de tracking de Google, qu’en est-il des outils de AppsFlyer, MixPanel et Facebook Graph ? »

Quoiqu’il en soit, la municipalité rejoint la liste des institutions et entreprises qui ont, en réaction aux révélations d’Exodus, précisé leur position quant aux mouchards.

L’un des premiers exemples d’une telle décision était venu de Qwant. Le moteur de recherche français qui s’efforce de ne garder aucune trace des internautes qui se servent de son service avait rapidement supprimé les trackers trouvés dans son application. Depuis, l’association alerte régulièrement, parfois en vain, des marques sur la problématique des mouchards pour faire bouger les lignes.

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