Twitter annonce avoir procédé à la fermeture d’un millier de comptes que le site estime liés au pouvoir russe. Ces comptes ont, selon le réseau social servi à des fins de propagande pendant l’élection présidentielle américaine en 2016.

La question de l’ingérence de la Russie avec l’élection présidentielle des États-Unis en 2016 continue de rythmer l’actualité et la vie politique outre-Atlantique. De l’activité des principaux réseaux sociaux aussi. La preuve avec Twitter, qui vient de procéder à un nouvel état des lieux le 19 janvier, afin d’expliquer les mesures qui ont prises ces derniers temps et les actions qui sont envisagées prochainement.

Car pas question pour le site d’apparaître laxiste sur un sujet hautement sensible, qui a des répercussions jusqu’au plus haut sommet de l’État — rappelons en effet que sur l’ingérence russe, l’ancien patron du FBI, Robert Mueller, supervise une enquête sur des liens éventuels entre le pouvoir moscovite et des personnalités impliquées à divers degrés dans la campagne présidentielle de Donald Trump.

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Un exemple de message attribué à l’Internet Research Agency, selon Twitter.

« Ferme à trolls »

« Nous avons identifié 1 062 comptes supplémentaires […]. Nous avons suspendu tous ces comptes en raison de violations des conditions d’utilisation, surtout pour du spam, et tous les comptes, sauf quelques-uns, qui ont été restaurés aux utilisateurs légitimes, demeurent suspendus », écrit ainsi le réseau social.  Avec cette nouvelle vague de suspension, c’est un total de 3 814 comptes qui ont été neutralisés.

Selon les investigations de Twitter, ces profils — qui ont publié 175 993 tweets, dont environ 8,4 % portaient sur les élections — sont liés à l’Internet Research Agency, une « ferme à trolls » basée à Saint-Pétersbourg et suspectée d’agir pour le compte du Kremlin afin de favoriser ses intérêts par de la propagande sur les réseaux sociaux. Le nom de cette société revient aussi au Royaume-Uni dans le cas du Brexit.

677 775 internautes basés aux USA auraient interagir avec les messages litigieux

D’après Twitter, les personnes situées aux États-Unis et qui ont interagi d’une façon ou d’une autre avec ces comptes pendant la période considérée (en s’y abonnant, en aimant l’un de leurs messages ou en en rediffusant un) sont contactées par le réseau social afin de les informer de ce qui se passe. 677 775 internautes sont concernés, évalue l’entreprise américaine.

Outre les comptes relatifs à l’Internet Research Agency, Twitter explique avoir « également fourni au Congrès les résultats de son analyse supplémentaire des activités qui, selon lui, sont des activités automatisées liées aux élections et qui ont pris naissance en Russie pendant la période électorale ». L’entreprise mentionne 13 512 comptes, qui s’ajoutent aux 36 746 comptes automatisés déjà repérés.

Ces comptes, « identifiés comme étant liés à la Russie et consacrés à la publication de contenus relatifs à la campagne présidentielle pendant la période électorale, représentaient environ 0,016 % du total des comptes sur Twitter à l’époque », précise Twitter, afin de remettre certains chiffres en perspective. Cependant, le réseau social estime que cela n’atténue en rien le problème.

Un autre exemple de message attribué à l'Internet Research Agency,.

Un autre exemple de message attribué à l’Internet Research Agency,.

« Toute activité de ce genre représente un défi pour les sociétés démocratiques partout dans le monde, et nous sommes déterminés à continuer de travailler sur cette importante question », commente l’entreprise, qui entend investir davantage dans ses capacités d’apprentissage automatique pour « détecter et atténuer l’effet sur les usagers des activités de faux comptes coordonnés et automatisés ».

L’entreprise entend aussi resserrer la vie sur la manière dont sont exploités son API et son service Tweetdeck, pour « limiter la capacité des utilisateurs à effectuer des actions coordonnées sur plusieurs comptes », et affiner la manière dont le site applique ses règles, notamment au niveau des développeurs, afin de ne favoriser que des usages « appropriés » des bots et de la publication automatique.

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