Réfugié dans l'ambassade d'Équateur au Royaume-Uni depuis bientôt trois ans, Julian Assange sera bientôt en mesure de répondre aux questions du parquet suédois sans avoir besoin de quitter l'enceinte diplomatique. En effet, le ministère public a décidé de lâcher du lest afin de permettre à l'enquête d'avancer rapidement, car certains faits qui lui sont reprochés seront prescrits en août.
À l'occasion d'une vidéoconférence sur la protection des lanceurs d'alerte en Occident, Julian Assange a répété sa satisfaction de voir que les autorités suédoises ont en fin de compte validé sa proposition d'interrogatoire dans l'ambassade. "Cette offre a toujours été sur la table. On n'a cessé de la proposer, et je suis très heureux que le Parquet l'ait enfin acceptée", a-t-il déclaré, cité par l'AFP.
Mais encore faut-il que la rencontre respecte un certain nombre de conditions préalables. Son avocat, l'ancien juge espagnol Balthasar Garzon, réclame en particulier "l'accès à l'intégralité de la procédure, qui est depuis quatre ans et demi dans les mains du parquet suédois et non dans celles de la défense". Il s'agit "simplement du droit minimum de toute personne impliquée dans un processus judiciaire", a-t-il rappelé.
La date de l'interrogatoire n'a pas encore été fixée. Mais puisque certains faits seront bientôt prescrits, celle-ci devrait être survenir très rapidement.
Fondateur et rédacteur en chef de Wikileaks, Julian Assange est sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la Suède pour une affaire d'agression sexuelle. L'homme est en effet accusé d'avoir eu des rapports non consentis avec deux Suédoises. Depuis l'ambassade, l'Australien de 43 ans essaie donc d'obtenir l'annulation de son mandat d'arrêt en justice pour éviter l'extradition en Suède.
Julian Assange craint toutefois qu'une extradition en Suède entraînerait ensuite son transfert aux États-Unis. Les autorités américaines veulent en effet juger le responsable du site qui a diffusé des milliers de documents confidentiels de l'armée américaine et du département d’État. D'où sa décision de rester dans l'ambassade, qui est aujourd'hui cernée par la police londonienne.
( photo : CC BY-SA Cancillería del Ecuador )
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