La liste des contempteurs du projet de loi sur le renseignement s'allonge. Cette fois, c'est le syndicat CGT de la police de Paris qui prend position contre le texte.

Combien faudra-t-il d'opposants au projet de loi sur le renseignement pour que le gouvernement accepte de revoir sa copie ? Depuis sa présentation en conseil des ministres, le texte défendu par Manuel Valls est la cible de très nombreuses critiques. Car si le but est de donner enfin un cadre légal aux pratiques des services secrets, les contours de celui-ci sont beaucoup trop étendus.

Jusqu'à présent, des objections plus ou moins virulentes sur différents aspects du projet de loi ont été formulées par la CNIL, le conseil national du numérique, Amnesty International, l'ARCEP, la Quadrature du Net et l'Ordre des avocats du Barreau Paris, dont les propos ont été relayés dans nos colonnes.

Mais l'on peut aussi mentionner le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, le juge anti-terroriste Marc Trévidic, l'association des services internet communautaires (ASIC), les éditeurs de logiciels et solutions Internet (AFDEL) et même Jean-Marie Delarue, l'actuel président de la la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS).

LE SYNDICAT CGT-POLICE

À cette longue liste, on peut maintenant ajouter le syndicat CGT du secrétariat général pour l'administration du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police de Paris. Celui-ci "demande l’abandon de cette loi telle qu’elle a été présentée" et invite les pouvoirs publics à en rédiger une nouvelle "recentrée sur le terrorisme" et "dotée de garde-fous beaucoup plus importants"

"La CGT-POLICE comprend qu’il soit nécessaire de lutter activement contre toute forme de terrorisme, mais cela ne doit pas se faire au prix des libertés publiques", écrit le syndicat, qui juge que la défense de ces libertés mérite mieux "qu'une simple commission administrative qui serait, comme à l'accoutumée, privée des moyens et personnels nécessaires à la mise en œuvre de sa mission de surveillance".

Ce texte "ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, hors du contrôle des juges judiciaires, pourtant garants des libertés individuelles dans notre pays", prévient le syndicat qui juge alarmant que "sous couvert de mieux protéger contre le terrorisme, va en réalité être une des plus liberticides jamais votées depuis celle sur l’état d’urgence".

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