C’était une journée importante pour Julian Assange, décisive même. Hélas pour lui, elle ne s’est pas déroulée exactement comme prévu. La justice britannique a en effet tranché ce mardi 6 février : le mandat d’arrêt que les autorités ont émis contre lui demeure toujours valable. S’il met un pied hors de l’ambassade équatorienne, située à Londres, la police a ordre de l’interpeller immédiatement.
Les avocats du fondateur et porte-parole de WikiLeaks ont cherché à défendre devant le tribunal le fait que ce mandat n’avait plus de sens aujourd’hui, mais la magistrate en charge du dossier n’a pas suivi cette requête, rapporte la BBC. Le mandat d’arrêt a été émis en 2012, au motif que l’intéressé a violé les conditions de sa libération sous caution en demandant l’asile politique à l’Équateur.
Arrêté le 7 décembre 2009 à Londres à la demande des autorités suédoises, du fait des accusations qui pesaient sur lui dans le pays scandinave, Julian Assange avait toutefois été remis en liberté quelques jours plus tard après une décision de justice, le paiement d’une caution, le port d’un bracelet électronique, le respect d’un couvre-feu et l’obligation de rester à Londres.
Le 19 mai 2017, les charges pesant contre Julian Assange ont été abandonnées par le parquet suédois, l’affaire étant classée sans suite à cause d’une procédure devenue interminable. Les avocats de Julian Assange considéraient alors que le mandat d’arrêt anglais, déclenché dans le sillage de sa libération sous caution liée au dossier suédois, n’était plus justifié.
Infraction autonome
Mais pour la justice britannique, la violation de la libération sous caution commise par Julian Assange constitue une infraction autonome, qui est complètement dissociée de l’affaire suédoise. Pour cela, le chef de WikiLeaks risque un an de prison. Une peine qui n’est guère longue au regard du temps qu’il a passé confiné dans l’enceinte diplomatique — il s’y trouve depuis 2012.
Même à supposer une levée du mandat d’arrêt, les ennuis judiciaires de Julian Assange n’auraient pas cessé pour autant : en effet, l’intéressé pourrait faire dans la foulée l’objet d’un autre mandat d’arrêt, cette fois émis par les États-Unis. Une enquête a en effet été ouverte outre-Atlantique, au sujet des révélations effectuées par WikiLeaks sur des notes diplomatiques et des documents de guerre américains.
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