La programmation informatique doit-elle être enseignée dès l'école primaire, afin de préparer les élèves à vivre dans un monde où les technologies de l'information et de la communication sont omniprésentes ? Et si oui, comment doit-elle être prodiguée ? Faut-il créer une matière dédiée, comme le français ou les mathématiques, ou doit-on l'inclure dans un cours existant ?
Ces questions divisent. Pour certains parlementaires, ainsi que pour le Conseil National du Numérique et l'Académie des Sciences, l'éducation nationale doit inclure cet enseignement (reste à savoir comment et à partir de quelle classe : certains évoquent la maternelle). Pour d'autres spécialistes de la programmation, cela doit rester une spécialité, à l'image des filières actuelles.
ÉBAUCHE DE PROGRAMME
À l'heure actuelle, le ministère penche pour l'arrivée de cette matière à l'école et au collège. Next Inpact a consulté les documents de travail élaborés par le Conseil supérieur des programmes pour les classes allant du cours préparatoire à la 3ème. S'ils sont encore susceptibles d'évoluer significativement, ils ont toutefois pour vocation d'entrer en vigueur à la rentrée 2016.
Concrètement, la découverte de la programmation débuterait à partir du CE1 si ces ébauches de programme étaient appliquées telles quelles. Cet enseignement ne se ferait pas via la mise en place d'une matière dédiée mais devrait être inclus dans les cours de mathématiques (ce qui nécessitera de former les professeurs, même si pour les petites classes, ça ne devrait pas être insurmontable).
UNE DÉCOUVERTE PROGRESSIVE
"Dès le CE1 , les élèves peuvent coder des déplacements à l’aide d’un logiciel de programmation adapté, ce qui les amènera en fin de CE2 à la compréhension, et la production d’algorithmes simples ". À partir du CM1, un deuxième cycle s'ouvrirait jusqu'en sixième avec l'utilisation de logiciels de calcul et une initiation plus fine de la programmation.
C'est lors du dernier cycle (cinquième à la troisième) que le niveau s'élèvera, avec trois objectifs à atteindre :
- l'analyse d'un problème complexe, la définition des sous-problèmes et le choix des étapes de résolution ;
- la reconnaissance des configurations récurrentes et la mise en évidence des interactions ;
- la traduction d'un algorithme dans un langage de programmation.
Au cours de ces trois années de collège, divers savoirs seront abordés : variable informatique, séquences d'instructions, boucles, instructions conditionnelles, gestion d'évènements déclenchés par le clavier ou la souris, déclenchement de plusieurs séries d'instructions en parallèle, échange de messages entre objets, évènements liés au déplacement d'un objet, clonage d'un objet…
UNE FACETTE DE L'ÉCOLE NUMÉRIQUE
Comme le note Next Inpact, l'éducation nationale n'ambitionne pas de faire des collégiens des petits génies de la programmation. "La maîtrise d’un langage de programmation n’est toutefois pas un objectif du programme", précise d'ailleurs le document. Mais peut-être que cette initiation, outre le fait qu'elle permet aux élèves de mieux comprendre l'informatique, suscitera des vocations.
L'arrivée de la programmation informatique à l'école, à supposer que les programmes incluent toujours cet enseignement à l'issue des travaux du Conseil supérieur des programmes, constitue l'une des facettes du gouvernement pour que l'école entre pleinement dans le numérique. D'autres pistes existent, allant de l'utilisation de nouveaux outils à l'inculcation d'une culture numérique.
( photo : CC BY-NC r6vsk )
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !