La Cour suprême de Suède a annoncé mardi qu'elle acceptait d'entendre l'appel formé par le fondateur de Wikileaks Julian Assange contre les poursuites dont il fait l'objet pour une forme d'agression sexuelle. Il est accusé d'avoir pratiqué du "sexe par surprise" sur deux femmes en 2010, pour avoir prétendument retiré ou percé un préservatif lors de leur rapport, volontairement et sans en informer la partenaire.
Assange a toujours contesté ces accusations et affirmé qu'il s'agissait de témoignages montés de toutes pièces pour avoir un motif d'extradition vers la Suède, préalable à une extradition vers les Etats-Unis. La crainte d'une telle perspective lui vaut d'être réfugié à l'ambassade de l'Equateur à Londres depuis bientôt trois ans.
Alors que la justice suédoise s'était montrée inflexible sur la nécessité qu'il se rende en Suède pour être entendu par les enquêteurs, le parquet a finalement lâché du lest le mois dernier en acceptant que Julian Assange soit interrogé à Londres, dans l'ambassade où il ne peut pas faire l'objet d'une arrestation.
Le fondateur de Wikileaks espère obtenir l'annulation du mandat d'arrêt européen délivré à son encontre, que la Grande-Bretagne s'est engagée à respecter à peine mettrait-il un pied hors de l'ambassade. Si le mandat d'arrêt était annulé, il pourrait enfin quitter l'ambassade et éventuellement prendre un avion pour aller vivre en Equateur, qui a accepté de lui fournir asile.
"Je quitterai bientôt l'ambassade, mais pas pour les raisons qui ont été évoquées par la presse", avait-il promis l'été dernier, alors qu'une rumeur le disait en mauvaise santé cardiaque.
Cependant Reuters rappelle que la Grande-Bretagne pourrait décider de l'arrêter tout de même, pour s'être substitué aux conditions de sa remise en liberté. Arrêté en décembre 2010 alors qu'il se rendait à une convocation, il fut placé en détention provisoire avant de bénéficier d'une libération provisoire, contre le paiement d'environ 280 000 euros de caution, le temps que la validité du mandat d'arrêt européen soit examinée par la Cour suprême britannique. Celle-ci confirma le mandat en mai 2012, et c'est le 19 juin 2012 qu'il entra dans l'ambassade d'Equateur. Il n'en est jamais ressorti depuis.
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