Lorsque les révélations d'Edward Snowden ont détaillé les techniques de la NSA pour espionner les communications du monde entier, une réaction épidermique a eu lieu avec la mise en chantier de divers projets (Caliopen, MegaChat, Bleep) visant à redonner aux internautes la maîtrise de leur vie privée, rejoignant ainsi la liste des initiatives déjà sur pied pour limiter la surveillance électronique.
Mais entre la conviction de devoir faire quelque chose contre l'espionnage de masse et la concrétisation d'une idée pour en faire un outil de confidentialité viable, il y a parfois un monde. C'est ce qu'a constaté à ses dépens Hemlis. Dans un message de blog publié fin avril et repéré par Next Inpact, les responsables du projet ont fait savoir qu'ils jetaient l'éponge.
"C'est le cœur lourd, fatigué et frustré que nous sentons que nous devons annoncer la mort de l'actuelle feuille de route pour Hemlis, ainsi que celle de son application. Hemlis ne peut pas vivre sous la forme que nous avions prévue", écrivent-ils, en remerciant au passage leurs soutiens, les testeurs ainsi que ceux qui ont mis la pain au porte-feuille pour soutenir l'initiative.
NÉ PAR FINANCEMENT PARTICIPATIF
En effet, Hemlis ("secret", en suédois) est né à la suite d'une campagne de financement participatif. Promu par Peter Sunde, l'ancien porte-parole de The Pirate Bay, ce projet devait être une application de messagerie instantanée capable de contrer, ou en tout cas limiter, les indiscrétions de la NSA. Au total, plus de 100 000 dollars avaient été récoltés auprès des internautes.
Il était question de proposer Hemlis via une application mobile (iOS et Android), mais pas sous la forme d'un service web (il aurait été moins stable et réactif par rapport à un logiciel développé nativement pour un système d'exploitation mobile, d'après les concepteurs du programme).
DES DOUTES À L'ARRÊT
Au fil des mois des interrogations se sont posées sur Hemlis, allant de la philosophie du projet (le code source allait-il être ouvert pour permettre à chacun de vérifier le fonctionnement de l'outil ?) à son avenir lorsque Peter Sunde a été arrêté. Des questions qui n'ont plus besoin d'être posées, maintenant que le projet est considéré comme mort.
Et maintenant ?
Les responsables de Hemlis n'évoquent pas la suite des évènements. Vont-ils reprendre leur projet à zéro pour tenter de sortir quelquechose, ne serait-ce parce qu'ils ont reçu beaucoup d'argent lors de la campagne de financement participatif ? Vont-ils libérer le code source du logiciel afin de permettre à d'autres de prendre la suite ? Rejoindront-ils un autre projet pour mettre leurs compétences à disposition ?
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !