Dans le cadre de la réforme du baccalauréat et du lycée, le gouvernement a introduit un certain nombre d’enseignements nouveaux, dont celui consacré aux « humanités scientifiques et numériques ». Ce cours figurera dans le socle de culture commune, qui concernera tous les élèves, aux côtés du français, de la philosophie, des langues vivantes, de l’histoire-géo, du sport et l’enseignement moral et civique.
Selon Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation nationale, ce programme vise à donner aux lycéens « les connaissances indispensables pour vivre et agir dans le XXI e siècle en approfondissant les compétences numériques de l’élève ainsi que sa compréhension des grandes transformations scientifiques et technologiques de notre temps (bioéthique, transition écologique, etc.) ».
Ces humanités seront enseignées à partir de la classe de première puis en terminale, à raison de deux heures par semaine.
Appel pour une extension au collège
Mais l’introduction de cette nouvelle matière n’aurait-elle pas dû survenir dès le collège ? C’est la position que défend la députée Laure de La Raudière. Dans un communiqué publié à l’occasion de l’annonce de la réforme du baccalauréat et du lycée, qu’elle approuve, la parlementaire, élue de la circonscription d’Eure-et-Loir, invite l’exécutif à considérer sa proposition.
« Gestion de l’identité numérique, bon usage des réseaux sociaux, qualification de l’information et lutte contre la désinformation, réalisation de démarches en ligne, développement d’un site Internet et code informatique, propriété intellectuelle, réflexe à acquérir en matière de cybersécurité : tous ces sujets sont essentiels pour tous les Français », observe-t-elle.
Il est à noter que l’éducation nationale a déjà mis en place certaines initiatives, comme par exemple dans l’éducation aux médias et un esprit critique. Ainsi, le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi) a pour mission de « favoriser une meilleure compréhension par les élèves du monde qui les entoure tout en développant leur sens critique ».
La parlementaire, très investie sur les sujets du numérique (elle a récemment été désignée co-rapporteuse d’une mission d’information sur la blockchain et a co-signé une mission parlementaire sur la neutralité du net), propose concrètement d’étendre ces cours dès le collège, à raison d’une heure par semaine. «Il s’agit que tous nos jeunes deviennent des citoyens avisés dans notre monde connecté », dit-elle.
Se pose alors la question : les emplois du temps des collégiens ne sont-ils pas déjà assez remplis ?
«Il s’agit que tous nos jeunes deviennent des citoyens avisés dans notre monde connecté »
Ce ne serait pas un problème : il suffit de « transformer » les cours de technologie en cours de « culture numérique », estime l’élue, avec de « la pédagogie et des exercices appropriés », de sorte que « toute une classe d’âge serait réellement formée aux enjeux liés à l’Internet ». Cela se ferait à « budget égal », ajoute-t-elle, même s’il faudrait prévoir quand même un budget de formation.
Sur les sujets relatifs au numérique, Laure de La Raudière est partisane d’une éducation aussi tôt que possible. Si la parlementaire propose d’étendre ces humanités scientifiques et numériques au collège, on se souvient qu’en 2014, elle avait carrément défendu l’idée d’une initiation à la programmation informatique auprès des plus jeunes. La proposition n’était toutefois pas allée bien loin.
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