Dépassées par la récente multiplication des drones au-dessus des zones réglementées, les autorités françaises cherchent désormais à trouver une parade efficace pour empêcher ces aéronefs de survoler certains sites sensibles (plusieurs appareils ont été détectés à proximité de centrales nucléaires, par exemple), mais aussi les grandes agglomérations, comme Paris.
Début mars, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a donc annoncé des expérimentations pour tester diverses mesures anti-drones, afin de neutraliser les engins récalcitrants. Plusieurs pistes sont envisagées : brouilleurs, canons à eau, lanceurs de filet, puce d'immatriculation pour identifier le propriétaire du drone…
En la matière, la difficulté réside dans le délai très court entre la détection d'un appareil, son identification et sa neutralisation. "La détection se fait à environ 4 kilomètres, l’identification à 2 kilomètres, mais la neutralisation à 350 mètres", explique un cadre du SGDSN à Libération. À cette distance, mieux vaut alors ne pas rater l'interception du drone, surtout si celui-ci est effectivement hostile.
On comprend dès lors que l'approche consistant à mettre au sol le drone (par un tir, par un filet, par un jet d'eau..) avant son arrivée au-dessus de l'installation sensible n'a pas les faveurs du SGDSN. Non seulement le risque d'intervenir trop tard est grand, mais en plus la tentative de neutralisation peut échouer. Or, à quelques centaines de mètres du site, y aurait-il encore le temps de tenter autre chose ?
Le SGDSN privilégie plutôt les techniques pour leurrer le drone, afin de l'obliger à se poser ou à quitter la zone, en lui faisant croire qu'il est arrivé à destination. L'équipe de recherche Navigation de l'école d'ingénieurs Télécom SudParis travaille justement sur ce concept, qui consiste à leurrer un aéronef avec un faux signal GPS. Des tests doivent démarrer l'an prochain. D'autres pistes similaires sont aussi à l'étude.
Outre la neutralisation des drones, il faut aussi améliorer leur détection le plus en amont possible afin de permettre aux agents protégeant un site sensible d'avoir le plus de temps possible pour préparer l'interception de l'appareil. Dans ce domaine, Libération indique que la Commission européenne financera en 2016 un programme de détection à hauteur de plusieurs millions d'euros.
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