C’est en 2016 que Yahoo a admis publiquement l’existence d’un double piratage, en août 2013 et fin 2014. Les assaillants, en pénétrant sur le réseau informatique de l’entreprise américaine, ont pu dérober des quantités extrêmement importantes de données sensibles. Au final, trois milliards de comptes ont été touchés. S’est alors posée la question des suites judiciaires de l’affaire.
Pour le grand public, il est désormais établi que les victimes de la gigantesque fuite de données ont la possibilité de poursuivre Yahoo aux États-Unis. C’est le verdict qu’a rendu la magistrate américaine Lucy Koh, en s’opposant de fait à une requête déposée par Verizon, un opérateur américain qui a acheté certains morceaux de Yahoo, appelant à rejeter les plaintes émises par les clients du portail.
Nul doute que le public américain, habitué à la procédure du recours collectif, saisira la balle au bond en se rassemblant autour de cabinets d’avocats spécialisés. Les plaignants pourront notamment arguer que le piratage de Yahoo les a conduits à faire des dépenses imprévues pour protéger leur vie numérique, empêcher l’usurpation d’identité et renforcer la sécurité et la confidentialité de leurs données.
Autrefois géant incontournable sur le web, Yahoo a perdu de sa superbe dans les années 2000. Largement distancé par Google, le portail web a fini sa course dans l’escarcelle de Verizon, qui a dépensé en 2016 4,8 milliards de dollars pour l’acquérir. Un an auparavant, l’opérateur achetait AOL, pour 4,4 milliards de dollars. Aujourd’hui, les activités de ces deux filiales sont regroupées dans une structure commune, Oath.
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