(photo : CC by-sa 2.0 @Rama)
Il avait un parcours atypique, pour ne pas dire unique. L'activiste Caspar Bowden, qui fut conseiller en chef de Microsoft sur les questions de protection de la vie privée, est mort. Il avait quitté Microsoft en 2011, un an avant les révélations d'Edward Snowden sur les programmes de surveillance de la NSA, et avait alors publié une étude juridique qui dénonçait, déjà, le manque de protection des données hébergées sur les serveurs de Cloud, en raison du régime imposé par le Patriot Act.
Sa conviction qu'il fallait passer du côté des activistes de la société civile fut renforcée par les révélations d'Edward Snowden. Il a affirmé ne rien savoir du programme PRISM dans lequel était impliqué Microsoft et s'est ensuite battu, notamment auprès du Parlement européen contre la CNIL, pour mettre fin à ce qu'il estimait être de la naïveté de la part de l'autorité française, très influente en Europe sur les questions de protection des données personnelles. Dans nos colonnes, Caspar Bowden avait réitéré ses attaques contre la CNIL en l'accusant d'être "dans le déni" face aux risques d'exportation des données vers les Etats-Unis.
Membre du conseil d'administration du réseau d'anonymisation Tor, Bowden a livré sur son lit d'hôpital un dernier message à faire passer par l'intermédiaire de Jacob Appelbaum, lui-même activiste très reconnu et co-auteur de Tor, très impliqué auprès de différentes rédactions dans les révélations d'Edward Snowden :
"A l'hôpital, Caspar Bowden a demandé que nous travaillions pour nous assurer de la protection égale [de la vie privée] quelle que soit la nationalité. La vie privée est un droit de l'homme universel".
In the hospital @CasparBowden asked that we work to ensure equal protection regardless of nationality. Privacy is a universal human right.
— Jacob Appelbaum (@ioerror) 9 Juillet 2015
C'est très exactement ce que nous avions rappelé au sujet de l'amendement surprise que Jean-Jacques Urvoas avait réussi à faire adopter en catimini le mois dernier, lors de l'examen à volets fermés du texte final du projet de loi sur le renseignement. Le texte — qui fut heureusement écarté lors du vote définitif en séance plénière — visait à priver les étrangers de toute protection de leur vie privée en France.
RIP Caspar Bowden :/ A man of great value, who understood the techno-political architrcture of surveillance before most of everyone else. <3
— Jérémie Zimmermann (@jerezim) 9 Juillet 2015
Dark day for #privacy. Folks who knew @CasparBowden: we've just lost one of the most committed, single-minded activists our cause has known.
— Malavika Jayaram (@MalJayaram) 9 Juillet 2015
Very sad to hear we've list Caspar – a fierce defender of our digital rights. https://t.co/4Uchogw7Lx
— Simon Phipps (@webmink) 9 Juillet 2015
.@CasparBowden made many valuable contributions to the privacy debate. This was one of the most important: http://t.co/KqU8dArkx2 RIP
— David Meyer (@superglaze) 9 Juillet 2015
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