« Il est temps qu’Adobe annonce une date de fin de vie pour Flash, et qu’il demande aux navigateurs de le mettre à mort le même jour« , a écrit sur Twitter Alex Stamos, le directeur de la sécurité de Facebook. Son commentaire sans nuances fait suite au piratage de la firme italienne Hacking Team, dont les outils de surveillance et de mise sur écoute fournis aux gouvernements du monde entier, y compris ceux de plusieurs régimes autoritaires, ont profité de plusieurs failles d’Adobe Flash, jusque là non documentées. Même si Adobe a corrigé certaines failles, d’autres continuent d’apparaître à mesure que les chercheurs fouillent dans les 400 Go d’archives mises en ligne par des pirates anonymes.
It is time for Adobe to announce the end-of-life date for Flash and to ask the browsers to set killbits on the same day.
— Alex Stamos (@alexstamos) 12 Juillet 2015
Stamos n’est pas le premier à souhaiter ainsi la mort de Flash. C’était déjà, il y a cinq ans, l’un des grands projets de Steve Jobs. Dans une longue lettre ouverte au vitriol, le fondateur d’Apple avait dit toute sa détestation du plug-in d’Adobe, qu’il avait refusé d’intégrer à l’iPhone et l’iPad à une époque où, pourtant, Flash était encore incontournable pour regarder des vidéos sur Internet. Steve Jobs avait préféré priver ses clients de l’accès aux vidéos proposées sur YouTube et d’autres sites internet plutôt que d’installer un logiciel qu’il jugeait coupable de mille maux, à commencer par sa consommation énergivore, son instabilité notoire, ou… ses failles de sécurité.
« Nous ne voulons pas réduire la fiabilité et la sécurité sur nos iPhone, nos iPod et nos iPad en ajoutant Flash« , avait prévenu Steve Jobs.
Son intransigeance a permis de réduire considérablement le nombre de sites qui dépendent aujourd’hui de Flash pour la lecture de vidéos ou d’autres contenus, et d’accélérer le développement de la vidéo en HTML5, y compris avec DRM. Mais Flash n’est pas mort pour autant et continue cinq ans après d’être exigé par des sites qui traînent à faire une transition vers le HTML5. D’où la demande radicale de Stamos qui a toutefois peu de chances d’être entendue, malgré l’influence de son employeur.
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