Si la Commission européenne n’a pas encore arrêté officiellement sa position sur les remèdes proposés par Google pour rétablir une concurrence non faussée dans le secteur de la comparaison des prix sur le web, il apparaît que Bruxelles ne déborde pas d’un enthousiasme particulier quand ce sujet arrive dans la discussion.
C’est ce que révèle un échange entre Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, et le journaliste Nicholas Hirst. L’intéressée a confirmé qu’aucune décision de la Commission n’a été prise dans le dossier Google Shopping, car il s’agit pour le moment de comprendre pourquoi, dans la solution proposée par la firme de Mountain View, ce sont les offres de l’Américain qui apparaissent régulièrement.
Pour cela, la Commission agit à deux échelles : en amassant les plaintes via un formulaire spécifique et en collectant des données sur la manière dont se comporte la solution de Google. Car à la question de savoir « quelles sont les raisons pour lesquelles nous voyons aussi peu de concurrents dans l’encart dédié de Google Shopping ? », les conséquences ne seront pas les mêmes selon la réponse apportée.
Margrethe Vestager a d’ailleurs rappelé la décision de la Commission européenne impose à Google de « s’abstenir de toute mesure ayant un objet ou un effet identique ou équivalent » et « d’appliquer [aux concurrents] les mêmes procédés et les mêmes méthodes de placement et d’affichage sur ses pages » que ce qu’il s’applique à lui-même, pour éviter tout abus de position dominante.
L’été dernier, Google a été condamné à une amende de 2,4 milliards d’euros, Bruxelles ayant considéré que l’entreprise américaine « a abusé de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche en favorisant son propre service de comparaison de prix dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux de ses concurrents ». Cette sanction a mis fin à pratiquement huit ans d’enquête.
Dans ce dossier, la Commission laisse à Google le soin de déterminer la façon la plus adéquate pour rentrer dans les clous. Mais attention à ne pas proposer n’importe quoi ; tout manquement peut entraîner le déclenchement d’une autre procédure, avec des astreintes pouvant s’élever à 5 % du chiffre d’affaires moyen réalisé dans le monde par la société-mère de Google.
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