Le Conseil constitutionnel a rendu jeudi soir sa décision sur le projet de loi Renseignement, et censuré une toute petite partie du texte. Mais il valide l'essentiel, dont les boîtes noires.

A lire aussi : "Boîtes noires : comment le gouvernement a convaincu les sages"

Au bout des 30 jours qui lui étaient impartis, le Conseil constitutionnel a livré jeudi soir sa décision très attendue sur le projet de loi Renseignement, dont la conformité aux principes constitutionnels était contestée de toutes parts. Pour la première fois dans l'histoire de la Cinquième République, l'examen du projet de loi avait été demandé par le président François Hollande lui-même. Pour la forme, les présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale l'avaient suivi.

Submergés comme rarement par de nombreux mémoires produits par diverses organisations de la société civile, les sages ont censuré une partie du texte, mais validé l'essentiel.

Le nouvel article L851-3 du code de la sécurité intérieure (CSI) qui autorise Matignon à imposer l'installation de boîtes noires pour détecter des comportements suspects sur internet, a été validé malgré les craintes sur d'inévitables violations des droits de l'homme.

Pour valider les boîtes noires, le Conseil se contente de rappeler le dispositif prévu et d'estimer sans argumenter davantage qu'en raison de l'encadrement des algorithmes, "ces dispositions ne portent pas une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la vie privée".

Le Conseil constitutionnel a censuré l'article L821-6 du CSI, qui prévoyait la possibilité d'installer des moyens de géolocalisation ou d'écoute sans recourir à l'autorisation préalable du Premier ministre et à l'avis de la CNCTR, "en cas d'urgence liée à une menace imminente". Il a jugé cette possibilité portait une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et au secret des correspondances.

Il a également censuré l'article L854-1 du code de la sécurité intérieure, relatif aux mesures de surveillance internationale, au motif "qu'en ne définissant dans la loi ni les conditions d'exploitation, de conservation et de destruction des renseignements collectés en application de cet article, ni celles du contrôle par la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement de la légalité des autorisations délivrées en application de ce même article et de leurs conditions de mise en œuvre, le législateur n'a pas déterminé les règles concernant les garanties fondamentales accordées au citoyen pour l'exercice des libertés publiques". 

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.