Au Royaume-Uni, la police s'attaque aussi aux ressources financières des sites favorisant le piratage des œuvres. Mais en plus de viser leur porte-monnaie, elle remplace les encarts publicitaires pour y afficher des avertissements.

Dans le cadre de la lutte anti-piratage menée par le gouvernement sur Internet, le ministère de la culture a fait le choix d'une stratégie diversifiée. Parmi les pistes considérées figure notamment une "charte des bonnes pratiques dans la publicité" : il s'agit de s'attaquer au porte-monnaie des sites illégaux en les empêchant de gagner de l'argent avec des encarts publicitaires.

Pour cela, le document prévoit la mise en place d'une liste noire privée de "sites contrevenants" élaborée par l'industrie culturelle. Cet index sera incontournable pour les professionnels de la publicité en ligne, qui devront s'interdire "d'engager toute relation commerciale", avec les sites incriminés, même si leur illégalité n'a pas été vérifiée et confirmée en justice.

Au Royaume-Uni, l'exécutif s'efforce lui aussi de combattre les sites favorisant le piratage des œuvres en visant leurs ressources financières mais la tactique employée est un peu différente : en effet, les annonceurs et la police londonienne coupent non seulement les vivres des sites illicites, mais ils remplacent par la même occasion les encarts publicitaires par des avertissements pour inquiéter les internautes.

251 SITES TOUCHÉS

Mis en place l'an dernier, ce plan est-il efficace ? En tout cas, il cible large : à la suite d'une requête formulée au nom de la loi sur la liberté de l'information (FOIA) par Torrentfreak, il apparaît que 251 sites web sont affectés par la modification des encarts publicitaires (la liste n'est pas communiquée par la police, au motif que cela permettrait aux internautes de découvrir de nouveaux sites pirates).

Du côté des annonceurs, la police bénéficie du concours de 134 agences publicitaires (elles n'étaient "que" 84 l'an passé). Selon les données livrées par les forces de l'ordre, les principaux annonceurs ont réduit leur présence sur les sites pirates de 73 %, ce qui a vraisemblablement eu une incidence négative (dans dans quelle proportion ?) sur leurs ressources.

Dans cette affaire, on imagine que ces derniers ne sont pas restés inactifs et sont tournés vers d'autres annonceurs ou ont opté pour d'autres circuits financiers comme la monnaie électronique Bitcoin. Mais ces alternatives sont certainement provisoires  : on sait par exemple que, dans le cas de la France, l'exécutif a dans le collimateur les circuits financiers clandestins… ce qui pourrait concerner le Bitcoin.

( photo : CC BY-NC Clara )

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