2018 sera l’année où des formations aux nouvelles technologies seront dispensées aux parlementaires qui en ont besoin. C’est ce qu’expose un document de l’Assemblée nationale daté du mois d’avril, qui détaille le plan d’action de la chambre basse du parlement français pour aboutir à « l’ouverture, la transparence et la participation citoyenne » du pouvoir législatif.
Concrètement, il pourrait y avoir un cours expliquant la manière de diffuser une vidéo en direct sur Facebook pour s’adresser à ses administrés et répondre à leurs interrogations, dans le cadre d’une séance de questions / réponses — ce que fait déjà par exemple le premier ministre Édouard Philippe sur sa page — ou une formation sur la manière de monter une « permanence parlementaire virtuelle ».
« Certains députés ne sont pas encore familiers des outils numériques qui évoluent très vite et qui nécessitent des mises à jour régulières des compétences », observe le document de l’Assemblée nationale. Ces formations, financées par le parlement, « seront assurées par des prestataires et bénéficieront à des députés choisis par leur groupe politique », est-il précisé.
e-démocratie
Manifestement, l’idée générale n’est donc pas d’expliquer aux parlementaires à se servir d’un ordinateur mais plutôt de les habituer à certaines fonctionnalités dont ils n’ont pas forcément connaissance. Après tout, c’est une chose que d’avoir un compte sur Facebook ; c’en est une autre que de connaître sur le bout des doigts toutes les options et les services qu’une telle plateforme propose.
D’ailleurs, cette mesure est classée dans la catégorie « mieux faire connaître le travail parlementaire », ce qui tend à montrer que l’enjeu ici est de leur apprendre à interagir avec les administrés en se servant des outils qu’ils connaissent, « pour leur permettre de prendre pleinement part à la e-démocratie », pas de leur expliquer ce qu’est une souris, un clavier et un écran.
Il semble donc que le temps où un Jacques Chirac était confronté au mystérieux « mulot » soit globalement révolu dans la classe politique, même s’il y a eu parfois quelques séquences mémorables à une époque relativement récente (Frédéric Lefebvre et le web 2.0, Christine Albanel et le pare-feu OpenOffice, Nicolas Sarkozy et le site Le Bon Coin, pour le citer que quelques cas asse emblématiques).
Souhait du CNNum
Il est à noter que la mesure de l’Assemblée nationale s’inscrit dans le sillage des travaux du Conseil national du numérique. Dans un avis publié en juillet 2017, l’instance réclamait « des outils numériques efficaces et une politique active de formation des élus », afin que les élus soient à l’aise avec ces technologies, qui jouent un rôle croissant dans la fabrique et le suivi de la loi.
L’avis invitait aussi à « favoriser les interactions parlementaires, société civile, chercheurs et acteurs de la Civic Tech » sur le travail parlementaire et à équiper le parlement d’outils « pour naviguer dans les bases documentaires, extraire et classer les passages utiles, équiper la lecture et la comparaison des amendements, intégrer les contributions citoyennes, ou encore modéliser les impacts d’une réforme ».
Mais surtout, en faisant converger les connaissances techniques des parlementaires afin ne « plus pouvoir différencier les élus geeks et les élus non-geeks », le Conseil national du numérique suggérait, sans le dire aussi explicitement, qu’une telle mesure permettrait de réduire le risque de voir certaines énormités dans des amendements ou des propositions de loi, mais aussi d’être plus alerte face au gouvernement.
Car après tout, du fait de la place croissante des nouvelles technologies dans la société, le parlement est naturellement amené à légiférer en la matière. Mieux vaut donc qu’il soit bien outillé. Au sens propre comme au sens figuré.
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