Cinq ans après le piratage de Google attribué à l'administration chinoise, les Etats-Unis seraient sur le point de prendre pour la première fois des sanctions économiques contre des entreprises et des particuliers de Chine, accusés d'avoir profité de l'espionnage économique réalisé à leur bénéfice par les services chinois, par le biais de cyberattaques. Selon le Washington Post, l'administration Obama pourrait dévoiler un train de sanctions d'ici deux semaines, alors que le président Xi Jinping doit se rendre en visite officielle dans la capitale américaine le mois prochain.
Alors qu'il n'y a pour le moment aucune preuve publique de l'implication de la Chine ou de ses entreprises dans le piratage d'infrastructures et d'organisations privées américaines, les Etats-Unis auraient lié la Chine à des opérations de hackers ayant permis de dérober des plans de centrales nucléaires, d'obtenir copie d'une partie du code source de moteurs de recherche (Google), ou encore de prendre connaissance des positions confidentielles d'entreprises américaines dans le secteur de l'énergie, lors de négociations d'accords internationaux.
Si les sanctions sont prises, ce serait la première fois que Barack Obama met en application un arrêté présidentiel (executive order) d'avril 2015, qui permet à l'administration d'imposer des sanctions pénales contre les individus ou les entreprises étrangers qui se prêtent à des activités de piratage et d'espionnage économique sur internet, contre des intérêts américains.
ACCUSATIONS FONDÉES OU PRÉTEXTE ?
En début d'année les Etats-Unis avaient pris des sanctions directement contre la Corée du Nord après le piratage de Sony Pictures, attribué de façon douteuse Pyongyang, mais sans expliquer la nature de ces sanctions, et en s'attaquant directement aux intérêts étatiques. Cette fois-ci, ce sont les particuliers et les entreprises qui seraient frappés.
"Ca envoie à Pékin le signal que l'administration (américaine) va commencer à répliquer à l'espionnage économique, et ça envoie au secteur privé le signal que nous sommes dans votre équipe", explique une source gouvernementale au Washington Post. "Ca dit à la Chine, trop c'est trop". L'an dernier, la justice américaine avait déjà décidé de poursuivre cinq militaires chinois accusés d'avoir piraté des systèmes informatiques de firmes américaines, notamment dans le secteur de l'acier.
Reste à voir si les sanctions, qui pourraient être prises sans preuve publique, sont réellement une mesure de rétorsion contre des actes de piratage avérés provenant de la Chine (ce qui n'aurait rien d'étonnant), ou s'il ne s'agit pas plutôt d'un prétexte pour répliquer hors des procédures de l'OMC au marché chinois qui impose de plus en plus de barrières à l'activité des entreprises américaines du Web. Depuis le début de l'année, la Chine commence en effet à imposer aux entreprises informatiques de fournir le code source de leurs logiciels pour contrôle, ce que nombre d'entre elles refusent par crainte de fuites. C'est en raison de ce refus que des antivirus américains ou russes auraient été bloqués, alors que d'autres entreprises comme Apple préfèrent coopérer pour ne pas se couper d'un marché important.
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