C’est sur un média écrit par les citoyens pour les citoyens que le député socialiste Christian Paul, mousquettaire de la lutte contre le projet de loi DADVSI à l’Assemblée, a affiché son soutien à Ségolène Royal. Il affiche ce que devrait être sa politique culturelle pour Internet.

Il était avec Didier Mathus et Patrick Bloche l’un des trois députés socialistes qui se sont battus sur les bancs de l’Assemblée pour faire adopter la licence globale au soir du 21 décembre 2005. A la reprise, Christian Paul et ses complices ont croisé le fer avec le ministre Renaud Donnedieu de Vabre et une majorité UMP au vote dicté par Nicolas Sarkozy, notamment sur l’amendement Vivendi. Mais pendant plus de six mois de débat, les trois députés n’ont pas réussi à masquer la totale désunion du parti socialiste, divisée par une gauche caviar traditionnellement proche des lobbys culturels.

Le sujet cependant n’est pas clos au Parti Socialiste. Même si le programme est particulièrement consensuel, nous avons déjà dit comment les trois candidats en lisse pour l’investiture socialiste sont ceux qui se sont le plus avancés sur le sujet d’une réforme osée du droit d’auteur sur Internet. Il n’était pas certain, néanmoins, que DADVSI soit exploité dans le débat présidentiel. Les partis politiques se méfient énormément et tous craignent la ré-ouverture d’un dossier dont le monde sait qu’il ne pourra pas être résolu par la conciliation.

Toutefois Christian Paul monte au créneau dans les colonnes du journal citoyen en ligne Agoravox. Le député est un proche de Arnaud Montebourg avec lequel il anime le Nouveau Parti Socialiste. M. Montebourg étant devenu le porte-parole de Ségolène Royal, Christian Paul se dessine naturellement en lieutenant de la candidate sur Internet, son domaine de prédilection. « Il faudra construire un équilibre entre les droits, ceux des artistes, ceux des producteurs et ceux du public. Ces choix, aucun lobby ne doit les dicter. Ce sera, le moment venu, au Parlement d’agir en France, avec l’appui de l’Europe que les événements actuels peuvent pousser à rallier cette cause« , indique le député socialiste après avoir analysé l’échec de l’industrie et du gouvernement.

La licence globale au programme de Ségolène Royal ?

« De grands enjeux de la politique culturelle du futur résident là : la constitution d’un domaine public numérique, la garantie de la neutralité de formats ouverts, l’accès aux catalogues musicaux sans expropriation ni confiscation, le refus du  » traçage  » des échanges sur le Net« , continue-t-il. Sans en demordre malgré l’acharnement anti-licence globale, Christian Paul rappelle (sans utiliser le mot devenu tabou) que pour financer la culture par Internet, il ne faut pas hésiter à « prélever auprès des fournisseurs d’accès une part des ressources qu’ils tiennent de la culture, ou quelques euros par mois auprès des internautes, qui sont prêts à les débourser« . « Ces solutions, abonnements, taxation ou licences, sont à portée de main pour la musique« , affirme-t-il.

Priée de respecter le programme socialiste, la candidate à l’investiture n’a pas officiellement fait d’un système de rémunération équitable sur Internet un champ de bataille pour la présidentielle. Elle l’a uniquement évoqué sur son blog. Mais Christian Paul veut convaincre les internautes des bonnes intentions de Ségolène Royal. « C’est là un domaine que les deux candidats les plus en vue pour l’élection présidentielle ont déjà balisé« , rappelle-t-il. « Nicolas Sarkozy, proche des groupes de médias et sur le mode clientéliste, Ségolène Royal, à l’écoute de la société et avec courage, en font un point de leurs identités politiques respectives. Ils ont, et c’est utile pour les Français, planté le décor d’un clivage net à propos de l’avenir de la culture. C’est bien un choix de société numérique que nous aurons à faire« , conclu le député royaliste.

Il reste cependant beaucoup de chemin à faire à Ségolène Royal pour convaincre les internautes. D’après un récent sondage, les internautes voteraient massivement pour François Bayrou (UDF)…

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