C’est une faute qui pourrait coûter la présidentielle à l’ancienne Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, actuellement en tête dans les sondages de la primaire du camp démocrate. Lorsqu’elle était en charge de la diplomatie dans l’administration de Barack Obama, l’épouse de l’ancien président Bill Clinton a utilisé un compte e-mail personnel à partir duquel elle envoyait et recevait régulièrement des informations confidentielles, dont certaines étaient classées secret-défense.
Or comme l’expliquait Le Monde cet été, cette utilisation pose deux problèmes. L’un démocratique et historique, puisque les élus et les fonctionnaires de l’administration américaine ont l’obligation d’utiliser les serveurs d’e-mails de l’Etat pour permettre la constitution d’archives — qui peuvent être consultées sur demande par les administrés, ou qui le seront un jour par des historiens. L’autre problème est plus sensible, puisqu’il concerne la sécurité nationale.
L’adresse e-mail personnelle utilisée par Hillary Clinton était administrée depuis des serveurs qui n’étaient pas tous correctement sécurisés, ni physiquement (l’un d’eux était dans une salle de bain rénovée d’un appartement de Denver loué par un petit hébergeur indépendant), ni de façon logicielle. Un certificat de sécurité était par exemple invalide, et ne permettait donc pas de s’assurer de l’authenticité des échanges. Les e-mails contenant des informations très sensibles ont pu être interceptés par des hackers, y compris de puissances étrangères.
Mais même si une commission d’enquête s’est saisie du sujet, Hillary Clinton qui a fini par accepter de livrer les disques durs de ses serveurs reste pour le moment à l’abri de critiques trop rudes. Et de conséquences pénales de cette faute.
C’est ce qu’a dénoncé Edward Snowden, de plus en plus présent dans les médias. Invité sur la chaîne anglophone d’Al Jazeera, le lanceur d’alertes a dénoncé le comportement de l’ancienne Secrétaire d’Etat. « C’est un problème parce que quiconque a les autorisations qu’a le Secrétaire d’Etat, ou qu’a le directeur de n’importe quelle agence de haut niveau, sait comment les informations classifiées devraient être traitées« , a-t-il rappelé. « Et si un employé ordinaire au Département d’Etat ou dans une agence de renseignement envoyait à travers un système d’e-mails non classifié des détails sur la sécurité des ambassades — ce qu’il y aurait prétendument dans ces e-mails, ou des détails sur des rendez-vous avec des fonctionnaires du gouvernement, avec des fonctionnaires étrangers, des notes qui leur ont été remises en toute confiance… non seulement ils perdraient leur travail et leurs autorisations, ils seraient aussi très certainement poursuivis en justice« .
L’ancien agent de la CIA a jugé « ridicule » que Hillary Clinton ait pu croire que ses e-mails étaient à l’abri d’un piratage aux conséquences potentiellement graves.
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