La démocratisation de l'usage des drones s'est déroulée de façon chaotique, sans réel accompagnement des usagers. Cela explique en partie le nombre d'incidents impliquant ces petits aéronefs, selon un fabricant, qui s'en prend à la bêtise générale des utilisateurs.

En plein boum auprès des particuliers, les drones donnent accès à de nouvelles formes de divertissement et de loisir. Ils offrent aussi des perspectives très intéressantes sur le plan civil : livraison du courrier, transport de marchandises, sécurité, santé, cinéma, journalisme, photographie… Il y a une réelle effervescence autour des drones et certains projets sont particulièrement prometteurs.

Hélas, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les risques de collision avec l'aviation civile sont en hausse, tandis que certains opérateurs font n'importe quoi avec leurs drones, à l'image de ceux qui ont perturbé l'intervention des pompiers lors des feux de forêt en Californie, obligeant les avions et les hélicoptères à se poser pour des raisons de sécurité.

Et l'on ne parle pas du survol inconsidéré de zones habitées ou de lieux sensibles ou, plus récemment, de ce crash de drone survenu dans les gradins – vides, heureusement – lors d'un match de tennis de l'US Open.

Ces multiples faits divers n'arrangent évidemment pas l'industrie des drones, qui redoute un durcissement drastique de la réglementation (en Europe, la Commission a demandé cet été à l'agence européenne de la sécurité aérienne de plancher sur un nouveau cadre pour tout le Vieux Continent ; en France, la direction générale de l'avion civile travaille aussi sur ces questions).

BÊTISE GÉNÉRALE

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le comportement de certains usagers exaspère les professionnels, à commencer par Chris Anderson, le directeur général de 3D Robotics. Interrogé par le journal australien The Age, il estime que l'image des drones dans l'opinion pâtit du manque criant de formation des utilisateurs, qui selon lui n'agissent pas de façon réfléchie.

"L'une des ironies de cette ère des drones est que nous avons fait en sorte que ces engins soient très simples à piloter et que le processus d'apprentissage pour voler ainsi que toutes règles de sécurité et de responsabilité qui vont avec ne soient désormais plus nécessaires", explique-t-il. Et ce phénomène a un nom, d'après lui : la bêtise générale.

"Par conséquent, toute le savoir à propos de la sécurité et de la responsabilité lors d'un vol ne vient pas automatiquement. Tout un tas de gens font des choses stupides. Pas parce qu'ils sont malveillants, mais simplement parce qu'ils n'ont pas le bagage nécessaire", ajoute-t-il.

Dès lors, que faudrait-il faire pour redresser le tir ?

Selon Chris Anderson, une réglementation plus dure ne constitue pas une bonne solution. La réponse doit venir au niveau de l'industrie avec par exemple un système de géo-repérage qui vérifierait la position de chaque drone via le GPS. Des espaces pourraient ainsi être interdits et d'autres autorisés. Un meilleur accompagnement des usagers est aussi une piste qui mériterait d'être davantage considérée.

( photo : CC BY Christopher Michel )

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