La prochaine rentrée scolaire qui aura lieu au mois de septembre 2018 devrait quelque peu bousculer les habitudes des élèves scolarisés à l’école et au collège. En particulier si ces derniers sont déjà en possession d’un smartphone : en effet, le gouvernement a toujours pour objectif d’interdire les téléphones portables dans l’enceinte de ces établissements scolaires.
C’est ce que l’exécutif a rappelé le 10 avril 2018 au détour d’une réponse donnée à la question écrite du député Bruno Questel, député de l’Eure et membre de la majorité présidentielle. Celui-ci avait interpellé le ministère de l’éducation nationale au mois de novembre en lui demandant des précisions sur le calendrier et les modalités de mise en oeuvre d’une telle mesure.
Réponse, cinq mois plus tard, des services de Jean-Michel Blanquer : « conformément aux engagements du Président de la République, le ministre de l’éducation nationale engage une réflexion avec les chefs d’établissement, les enseignants et les parents d’élèves afin de préserver les élèves des écoles et des collèges de l’utilisation du téléphone portable dans l’enceinte de l’établissement dès la rentrée 2018 ».
Le ton apparaît très mesuré mais il s’agit bien ici d’interdiction du smartphone au niveau des écoles élémentaires et des collèges. Le 10 décembre 2017, le ministre de l’éducation nationale confirmait à la radio l’interdiction à venir des téléphones portables, pour la rentrée 2018, et ajoutait être « en train de travailler sur cette question pour les modalités » avec ses services.
« Préserver les élèves de l’utilisation du téléphone portable dans l’enceinte de l’établissement dès la rentrée 2018 »
La réponse du ministère n’aborde pas ces modalités : elle avance plutôt les raisons qui exigeraient de déployer cette consigne : « l’impact des abus d’écran sur les enfants est en effet préoccupant. Les téléphones portables ont un impact sur la capacité d’attention des élèves et peuvent nuire à leur concentration, à celle de leurs camarades ou à la sérénité requise pour le travail en classe ».
« Par ailleurs, l’utilisation des smartphones est susceptible de favoriser, chez les élèves, le développement de pratiques malveillantes ou à risques (harcèlement, sexting) et les expose à des contenus violents ou choquants, notamment pornographiques », ajoutent les services de M Blanquer, qui disent « qu’il s’agit de trouver le moyen de protéger les élèves de la dispersion occasionnée par les écrans et les téléphones ».
L’argument des contenus violents ou choquants est toutefois discutable dans la mesure où leur consultation par des jeunes n’a pas particulièrement à voir avec le fait d’avoir ou de se servir d’un smartphone dans une enceinte scolaire : ces contenus peuvent être consultés de la même façon en dehors de l’école, à la maison, chez un ami, pendant un trajet dans un transport en commun ou dans la rue.
Le fait est que la loi, à travers le code de l’éducation, prévoit déjà l’interdiction de l’usage du téléphone portable « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève ». Cela couvre la maternelle, l’école élémentaire et le collège, sauf cette mesure est peu suivie d’effet, l’usage du smartphone étant répandu assez largement, au niveau du collège en tout cas.
Ces dispositions sont issues de la loi « Grenelle II », qui a été approuvée en 2010.
Comme nous l’écrivions alors, cette interdiction se heurtera sans doute à une certaine réticence de la part des jeunes, en particulier chez les élèves en troisième, dont l’âge oscille entre 14 et 16 ans et qui sont parfois amenés à contester les règles établies par les figures d’autorité. Surtout si en plus il existe des applications et des jeux vidéo particulièrement populaires, comme Fortnite.
Une piste possible pourrait être l’installation de casiers pouvant être fermés à clé, par les professeurs (pour toute une classe) ou les élèves (chacun ayant son casier), mais cette piste nécessite d’équiper les établissements en conséquence et donc de prévoir le budget adéquat.
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