C’est le 26 avril que Jean-Louis Borloo a remis au gouvernement son rapport sur les banlieues. Composé de dix-neuf programmes thématiques (mobilité, éducation, culture, emploi, sport, justice, sécurité, santé, lutte contre les discriminations…), il contient aussi tout un chapitre consacré au numérique, car ce domaine peut être « un point fort des habitants des quartiers urbains ».
Pour cela, le plan de l’ancien ministre délégué à la ville propose que soient mis en place dans les années à venir 200 campus numériques sur tout le territoire et dans lesquels six missions seraient accomplies : la formation, l’accès à l’emploi, le contact avec les services publics, l’ouverture à la culture, l’aide aux juniors et le bénévolat. Ces campus s’appuieront sur « une population jeune, très agile techniquement ».
Mais qu’est-ce qu’un campus numérique ?
Mais qu’est-ce qu’un campus numérique ? Le rapport offre la définition suivante : « un vaste lieu, symbole de convivialité et support d’échanges, véritable réinvention de la place du village moderne et attractive permettant au plus grand nombre un accès total, via les outils numériques les plus innovants, à une offre de services complète et clairement identifiée ».
Pour financer ces campus numériques, celui qui avait déjà fait voter en 2003 la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine estime qu’il faut mobiliser un milliard d’euros (à raison de 5 millions d’euros par structure), puis 200 millions d’euros tous les ans pour assurer leur fonctionnement (1 million d’euros par site).
Dans le détail, les six missions de ces campus sont les suivantes :
Formation
En matière de formation, le rapport suggère de soutenir le principe de l’enseignement à distance, en misant sur le CNED, OpenClassrooms ou encore les cours en ligne ouverts et massifs (MOOC). Ces leçons déboucheraient notamment sur des métiers du numérique, offriraient des certifications de haut niveau, liés à la programmation informatique, mais elles pourraient porter sur tout autre chose.
Il est aussi question de formations de préparation professionnelle avec des guides d’apprentissage et des approches « Do It Yourself ». Le plan propose aussi de fournir des simulateurs de conduite en prévision du permis B, avec un espace pour s’entrainer au code de la route sur son PC et l’installation d’une cabine de simulation auto-apprenante, « afin de réduire le coût parfois prohibitif des leçons ».
Emploi
Sur l’emploi, il s’agit de proposer un « environnement de travail exceptionnel » pour les professionnels, en mutualisant des services : connexion à Internet en très haut débit, accès aux équipements technologiques de pointe, salles réunion et visioconférence, accès au co-working et à des formations. Le plan défend par ailleurs l’accompagnement dédié avec un conseiller spécialisé en création numérique.
Parmi les dispositifs que cite le rapport, signalons les écoles de la deuxième chance pour former des « plombiers du numérique ». Ici, des jeunes déscolarisés de 17 à 24 ans peuvent recevoir une formation en trois mois pour apprendre à déployer de la fibre optique, des racks et du câblage, mais aussi administrer un réseau informatique simple.
Services publics
Alors qu’il existe déjà des maisons de service au public, l’idée consiste cette fois à avoir des maisons numériques des services publics pour « accompagner les utilisateurs inexpérimentés et ceux qui n’ont pas accès à Internet ». Dans ce cadre, le plan propose une aide à l’usage de sites privés incontournables (grande distribution, banque, livraison, mobilité…) et ceux du service public.
Pour rompre l’isolement médical, des cabines de télé-médecine « qui permettent un accès facilité aux diagnostics et aux soins médicaux afin de lutter contre le manque de médecins et de personnels médicaux » pourraient être installées.
Il est aussi prévu de fournir des consultations par vidéo 24 h/24 dans diverses langues grâce à un réseau de médecins présents partout dans le monde, et de miser sur les applications mobiles pour accompagner une personne (suivi de l’alimentation, arrêt du tabac, entretien de la mémoire, lutte contre les addictions, activité physique, etc.).
Culture
En ce qui concerne la culture, le plan de Jean-Louis Borloo propose que ces campus offrent des ateliers et des stages autour de la création numérique et initient la jeunesse aux jeux vidéo (vraiment ?), à la réalité virtuelle, aux techniques audiovisuelles. Sur la réalité virtuelle, le rapport suggère de proposer des cabines donnant accès à des visites de musées et de lieux touristiques (ainsi qu’aux jeux vidéo).
Les campus pourraient aussi accueillir des médiathèques virtuelles, dans lesquelles des contenus de musique, livres, films, documentaires, jeux vidéo, cours en ligne, encyclopédies thématiques, jeux sérieux seraient proposés, avec des espaces ludiques, des cabines de visionnage et des tables de consultation classique.
Aide aux juniors
Les campus pourraient aussi « lutter contre les habitudes d’ennui », qui peuvent se faire jour dans les quartiers en dehors du temps scolaire, en montrant aux jeunes toutes les nouvelles opportunités du monde actuel grâce aux activités numériques et attiser leur appétit de savoir, via la projection de documentaires (Arte, National Geographic, C’est pas Sorcier, Sciences et Vie junior…) ou des stages.
Des ateliers d’initiation (robotique ludique, impression 3D, création de sites, de jeux,
programmation, vidéo, musique..) pourraient être mis en place, ainsi que du soutien scolaire via des exercices corrigés en ligne ou des jeux sérieux pour dérider l’apprentissage, ou bien leur permettre de réaliser des expériences scientifiques, en adaptant le contenu afin que cela convienne de la maternelle à la terminale.
Bénévolat
Quant aux associations, le plan recommande de les soutenir pour les aider à être à l’aide avec le numérique, en leur faisant bénéficier de « tout l’environnement en matériel et en formations numériques pour développer leur efficacité et leur croissance », mais aussi en leur donnant accès aux hackathons, en mettant en relation des startups capables de faire des programmes et des associations qui ont des besoins précis.
Sur les formations au numérique, cela peut aller de la création d’un site web au tournage et à la mise en ligne d’une vidéo sur une plateforme d’hébergement, comme YouTube ou une solution concurrente, en passant par la gestion de communauté sur les réseaux sociaux, l’administration d’une base de données, la prise de contact et même l’exploitation de nouvelles opportunités offertes par… l’IA.
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