Snapchat est la septième grande plateforme sociale à s’engager à respecter le code de conduite européen contre la haine en ligne. En début d’année, Google+ et Instagram avaient annoncé leur ralliement.

Les impulsions de la Commission européenne pour enrôler les grandes plateformes sociales contre les discours de haine portent leurs fruits. Depuis le début de l’année, Bruxelles a en effet observé trois nouveaux ralliements pour son initiative visant à faire signer un « code de conduite » aux principaux services communautaires. Ils sont aujourd’hui au nombre de sept.

La dernière recrue en date s’appelle Snapchat. Une arrivée qui a été saluée par Vĕra Jourová, la commissaire européenne pour la justice, vu le succès de l’application, notamment auprès des jeunes. « je me félicite de l’engagement de Snapchat à lutter contre les contenus illégaux en ligne […]. C’est particulièrement important car cela aidera à protéger les jeunes générations qui utilisent Snapchat ».

En dehors de Snapchat, le code de conduite est suivi depuis mai 2016 par Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube et, depuis janvier 2018, par Google+ et Instagram. On remarque que ce ne sont que des entreprises américaines, celles-ci ayant en règle générale un succès bien plus important chez les internautes, notamment européens, que les alternatives qui existent.

Source : Perzonseo Webbyra

CC Flickr Perzonseo Webbyra

Code contre la haine en ligne

Le code exige que les signataires « examinent la majorité des signalements valides en moins de 24 heures et, s’il y a lieu, retirent les contenus visés ou en bloquent l’accès », « intensifient la coopération entre elles et avec d’autres plateformes […] pour renforcer les échanges de bonnes pratiques » et « informent leurs utilisateurs et les sensibilisent aux types de contenus qui ne sont pas autorisés ».

Dans les faits, le code, qui comporte 12 points, n’impose rien de vraiment nouveau. Le texte confirme l’importance et le rôle des outils de signalement des contenus interdits, de la formation de personnels spécifiques pour traiter ces notifications , d’une procédure interne claire et efficace et, surtout, du rapprochement avec des associations expertes qui sont considérées comme des « rapporteurs de confiance ».

Selon la Commission, le bilan de janvier 2018 a montré que les signataires sont en mesure de retirer 70 % du contenu jugé haineux et que dans 81 % de ces cas, cela survient dans les 24 heures. En creux, cela veut dire aussi qu’un cas sur cinq n’est pas traité dans les temps et que 30 % des signalements ne le sont pas — notamment parce qu’il peut aussi s’agir de faux positifs.

Bruxelles envisage toutefois de demander plus aux plateformes, notamment au sujet des contenus qualifiés de propagande terroriste. Ici, le délai d’intervention souhaité pourrait être ramené à une heure, ce qui requerra un effort accru. Une autre piste envisagée est celle du filtrage proactif des contenus, donc avant qu’ils ne soient publiés, mais au risque d’attraper des contenus légitimes dans les filets.

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