Si l’idée d’un clavier informatique uniformisé à l’échelle du Vieux Continent a de quoi séduire les partisans d’une intégration encore plus poussée au niveau européen, elle soulève en revanche quelques doutes au sein du gouvernement. C’est ce que révèle la réponse du secrétariat d’État en charge du numérique à la question d’une députée de La République en marche.
Deux principaux obstacles se dresseraient sur la route d’un système uniformisé de clavier informatique à l’échelle européenne, estime l’exécutif. Le premier, et peut être le plus important, se trouve dans la population elle-même. Ce projet « pourrait être rejeté par une partie significative des citoyens […] habitués à des claviers différents ». Et le second porte sur le coût de sa mise en oeuvre.
« Une évaluation des coûts engendrés par la substitution des nouveaux claviers aux claviers actuels devrait également être menée, de tels coûts pouvant rapidement devenir excessifs », prévient le gouvernement. « Or, le sujet est peu exploré à ce jour faute d’identification d’industriels susceptibles de de manifester un intérêt suffisant au niveau national ».
Fragmentation linguistique
Il parait extrêmement difficile d’aboutir à un clavier informatique uniformisé en Europe, tant le continent est fragmenté sur le plan linguistique.
On compte en effet 24 langues officielles dans 28 pays. Si l’alphabet latin est la base commune pour une grande partie d’entre elles, il en existe deux autres, le cyrillique (pour la Bulgarie) et le grec. De plus, dans l’alphabet latin, il y a des variations graphiques entre les langues. Le danois se sert des lettres å, ø et æ, tandis que l’allemand a le ß, et le portugais et l’espanol utilisent des accents aigus sur á, ó et ú,
À défaut d’une uniformisation générale, une solution intermédiaire pourrait consister à envisager une standardisation régionale, par aire linguistique par exemple. Mais si cette piste est suivie, rien ne dit que la disposition AZERTY, utilisée en France et dans la Belgique francophone, sera bien placée dans ce processus, puisqu’elle n’est utilisée nulle part ailleurs.
En la matière, le gouvernement laisse la main aux industriels concernés. Si jamais ces « acteurs économiques nationaux » manifestaient de l’intérêt pour un tel projet, alors l’Association française de normalisation « pourrait porter la voix des acteurs français » dans les instances de normalisation européennes et internationales. Mais rien ne dit que ses homologues voudraient aussi aller dans cette direction.
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