Alors que les épreuves écrites du baccalauréat 2018 débuteront le lundi 18 juin pour la totalité des filières (générale, technologique, professionnelle) et des séries (S, ES, L, etc), de nombreux élèves demeurent dans l’attente de recevoir une réponse positive sur au moins un de leurs vœux d’orientation, et ainsi savoir dans quelle discipline et dans quel établissement ils poursuivront leurs études.
Selon le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ils sont encore près de 30 % à ne pas avoir reçu de réponse positive. « Au 29 mai, un total de 1,6 million de propositions ont été faites à 551 274 candidats », lit-on dans un communiqué. Ce contingent représente 67,88 % des 812 056 candidats inscrits et ayant confirmé des vœux sur Parcoursup, précise Le Monde.
Enjeu des algorithmes locaux
Mis en place en 2009, le service Admission Post-Bac (APB) servait à organiser l’orientation des bacheliers vers les études supérieures. Cependant, le Conseil d’État comme la CNIL ont attaqué ce dispositif, notamment parce les algorithmes seuls ne suffisent pas pour orienter les élèves. Un nouveau système, Parcoursup, a été mis en place, permettant à la CNIL de lever sa mise en demeure. Mais le système ne fait pas l’unanimité.
C’est dans ce contexte qu’un député du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, a écrit une question à Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’État chargé du numérique. L’élu membre des Républicains s’interroge en effet sur la « publication partielle des algorithmes et codes sources employés dans la prise de décision administrative », et qui aboutit à orienter les jeunes dans telle ou telle filière.
Le parlementaire parle ici des algorithmes locaux, ces outils de tri dont chaque faculté se sert pour sélectionner leurs étudiants.
C’est ce qu’expliquait le sénateur Pierre Ouzoulias, début mai : « de nombreuses universités organisent un pré-tri des dossiers pour rejeter ceux qui ne seront même pas examinés. Cette sélection est réalisée à partir des données de Parcoursup, à l’aide de tableurs et en fonction de critères qui leur sont propres ». Or, ces algorithmes locaux sont secrets : seul l’algorithme général est publié.
Exercice de communication ?
Pour Daniel Fasquelle, cette publication annoncée par le gouvernement « pourrait s’apparenter à un exercice de communication à défaut de répondre à l’obligation générale de transparence telle qu’instaurée dans la loi Lemaire ». D’autant que le député fait remarquer que ce qui a été publié n’est même pas exploitable, puisque la documentation du modèle des données n’a pas été publiée
Lorsque l’exécutif a publié l’algorithme général de la plateforme Parcoursup, qui est « utilisé pour déterminer quotidiennement les propositions d’admission à adresser aux candidats », celui-ci s’était vanté « de donner la plus grande transparence à la nouvelle procédure d’accès à l’enseignement supérieur », soulignant au passage qu’il s’agit « d’une première dans la sphère administrative ».
Le gouvernement entend-il se livrer à une réelle démarche de transparence algorithmique ?
Le gouvernement estime que cette transparence permet à tout le monde de constater que le fonctionnement de la plateforme Parcoursup est conforme au droit — ce qui n’était pas possible avec APB, dont le fonctionnement était obscur –, qu’elle ne hiérarchise pas les vœux et qu’elle libère rapidement les places non-retenues par les candidats ayant fait leur choix pour les proposer à d’autres jeunes,
Pour Daniel Fasquelle, les algorithmes locaux jouent un rôle « essentiel » dans Parcoursup car ils permettent aux établissements de procéder à leurs sélections. Dans ces conditions, et alors que de nombreux élèves attendent encore de connaître leur affectation, le député veut savoir si l’exécutif va « se livrer à une réelle démarche de transparence algorithmique » et non se contenter de caresser la surface des choses.
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