La France aura un indice de réparabilité des produits électroniques, semblable aux notes du site iFixit. Lancement début 2020.

Si vous vous intéressez un tant soit peu à l’actualité des gadgets électroniques, vous avez sans doute déjà entendu parler du site iFixit. Cette plateforme américaine s’est spécialisée dans le démontage d’appareils en tout genre, comme les smartphones, pour créer des guides de réparation pour le grand public. Une note sur 10 est ensuite attribuée pour décrire la facilité générale de la manipulation.

C’est ce concept que le gouvernement entend s’approprier en lançant, le 1er janvier 2020, une sorte « d’indice iFixit » qui permettra de renseigner la population sur la réparabilité des produits. C’est ce qu’a annoncé Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, alors que la Fnac lance son propre indice de réparabilité pour les ordinateurs portables, sur 100 points.

L’indice national de réparabilité fait l’objet d’une réflexion mené par un groupe de travail dont les conclusions sont attendues d’ici la fin de l’année. Et si les travaux ont tout juste débuté — la secrétaire d’État a indiqué qu’ils ont commencé fin juin –, le profil général de cet indice commence à être se préciser : il sera obligatoire, donnera lieu à une note sur dix et sera basé sur dix critères.

À l’image de l’étiquetage alimentaire Nutri-Score, qui renseigne très simplement le public sur la qualité nutritionnelle des produits, mais qui est facultatif, l’indice doit délivrer une information « utile et pragmatique », selon Brune Poirson, citée par l’AFP. Son caractère obligatoire permettra d’enclencher des « sanctions » et des « mesures contraignantes » si les industriels résistent à son caractère incitatif.

iFixit Nexus 5X

Une page sur iFixit.

Redonner du pep’s à son gadget

Pour le gouvernement, cette disposition entre dans un plan d’action pour favoriser l’économie circulaire et refréner la tendance consumériste autour, notamment, des smartphones, qui sont parfois renouvelés tous les deux ans, voire tous les ans, ce qui pousse l’industrie à consommer toujours plus de matières premières, au risque de laisser une empreinte environnementale toujours plus marquée.

Or, il ne serait pas nécessaire de changer son smartphone pour lui redonner un coup de pep’s : un changement de batterie au profit d’une unité plus récente, le remplacement d’une pièce défectueuse, le changement d’une dalle brisée à la suite d’une chute : autant de possibilités qui permettent de redonner une seconde jeunesse au téléphone, pour un coup relativement maîtrisé.

CC Raimond Spekking

Un changement de batterie fait parfois toute la différence.
CC Raimond Spekking

Obsolescence programmée ?

En filigrane se joue aussi la question de l’obsolescence programmée, un concept qui fait débat. En France, ce sujet a donné lieu à une loi en 2015 qui prévoit des sanctions contre les entreprises qui auraient une telle pratique. Cette dernière est définie par la loi comme suit : un « ensemble des techniques par lesquelles [une société] vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Dans ce cas-là, la sanction est la suivante :

Une peine de 2 ans d’enfermement et une amende de 300 000 euros, montant qui est susceptible de passer à 5 % du chiffre d’affaires moyen annuel de la société, calculé sur les trois derniers chiffres d’affaires annuels connus à la date des faits, de façon proportionnée aux avantages tirés du manquement. Cette disposition figure aujourd’hui dans le Code de la consommation, à l’article L. 441-2.

Source : Numerama

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