La première amende d’un législateur à la suite de l’affaire Cambridge Analytica est tombée : c’est le Royaume-Uni qui ouvre le bal et l’équivalent de la CNIL dans le pays a fait une requête pour 500 000 livres d’amende, soit à peu près 560 000 € au cours actuel de la devise. Le motif est simple : pour le régulateur, Facebook a échoué à protéger les données personnelles de ses utilisateurs. Pour Elizabeth Denham, Commissaire à l’Information du gouvernement, c’est un « signal clair que les pouvoirs publics considèrent l’affaire Cambridge Analytica comme un problème grave, considérant l’impact de la fuite de données ».
Facebook gagne environ 69 000 dollars par minute
Malheureusement pour le régulateur, ces 500 000 livres sont l’amende maximale qu’il peut infliger à un acteur du web. Si on la ramène au chiffre d’affaires de Facebook en 2017, la disproportion fait froid dans le dos : avec 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires, Facebook engrange un peu plus de 100 millions de dollars chaque jour, 4,1 millions par heure et 69 000 par minute. Ce qui, après conversion, correspond à peu près à 7 minutes d’activité pour Facebook. Et encore, ces chiffres s’appuient sur les résultats de 2017 : en 2018, le réseau social et sa galaxie d’applications, de WhatsApp à Instagram, continuent de gagner des utilisateurs. Une broutille.
Sous le régime du RGPD, entré en vigueur dans l’Union Européenne, les amendes possibles sont bien plus élevées. De manière absolue, la plus forte peut s’élever à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires mondial. Dans le cas de Facebook, cela serait 1,6 milliards d’euros — une somme bien plus dissuasive et qui permettrait, cette fois, d’envoyer un message clair. Notons enfin que cette amende est la première, mais pas la dernière : au Royaume-Uni comme en Europe, Facebook est encore soumis à une enquête des autorités pour plusieurs infractions liées à l’affaire Cambridge Analytica et ses suites.
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