Un tweet le lundi, une enquête le mardi. En deux jours, plusieurs accusations ont été relayées à l’encontre de YouTubeurs non identifiés. La première provient du célèbre vidéaste Squeezie (5,1 millions d’abonnés sur Twitter, 11 millions sur YouTube), qui s’est fendu d’un tweet lundi 6 août 2018 : « Les YouTubeurs (…) qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels, on vous voit » a-t-il envoyé, avant de préciser quelques heures plus tard : « Je voulais dans un premier temps mettre un doigt sur ces pratiques et inciter les concernés à vite arrêter. »
Le YouTubeur parle de « jeunes abonnées » sans préciser s’il parle de mineures ou non.
Sur Twitter, le hashtag #balancetonyoutubeur a été lancé dans la foulée et est entré, en début de journée ce mardi, dans les 10 tendances les plus discutées en France. S’il avait vocation à rappeler les mouvements #balancetonporc et #metoo, le mot-dièse a malheureusement rapidement été détourné et on y trouve aujourd’hui de nombreuses fausses captures d’écran, mélangées à des affirmations dont il est impossible de connaître la véracité.
Des témoignages anonymes
Moins de 24 heures plus tard, le site Mashable.fr a en revanche publié une enquête qui relaie plusieurs témoignages anonymes, qui font état d’abus de faiblesse graves de la part de YouTubeurs qui profiteraient de leur statut et de leur pouvoir. Parmi eux, une fille renommée Emma raconte comment son ex-petit ami, vidéaste reconnu, aurait demandé à une jeune fille de 14 ans de lui envoyer un « petit snap coquin » (snap pour Snapchat, soit une photo dénudée d’elle).
D’autres témoignages, toujours anonymes, font part de YouTubeurs qui profiteraient de leur célébrité pour inciter des femmes mineures à boire ou qui demandent des photos dévêtues à des fans.
Des victimes présumées qui ont peur
Le point commun des victimes présumées : elles sont terrorisées à l’idée de témoigner à visage découvert, par peur d’être ciblée par les communautés de fans des YouTubeurs en question, ou d’être attaquées pour diffamation. De nombreuses femmes parlent de faits « connus » mais qui peinent à être mis au jour — et ne sont pas sans rappeler plusieurs affaires d’agressions et de harcèlements sexuel révélés par plusieurs articles de presse.
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