En quittant l’Union européenne, le Royaume-Uni va devenir un pays tiers. Cela va avoir des répercussions sur sa participation et son accès à certains programmes, y compris le GPS européen, Galileo. Faute d’y accéder pleinement, Londres réfléchit à construire son propre système.

À la date du 29 mars 2019, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne. Alors que des négociations intensives ont lieu entre Londres et Bruxelles depuis plusieurs mois pour conclure un accord qui permettra de déterminer la nature de leurs relations après cette date, il est d’ores et déjà acquis que certains avantages dont bénéficiait le pays en tant que membre s’évaporeront à cette échéance.

Et cela vaut aussi pour les programmes communs dans lesquels d’importantes sommes d’argent ont été investis par les Britanniques. Ainsi, alors que le Royaume-Uni a pourtant apporté un important financement au programme Galileo, estimé à 1,1 milliard d’euros, il apparaît de plus en plus clair que l’accès complet au système de positionnement par satellites conçu par les Européens lui sera refusé.

Cette situation est en train de conduire Londres à envisager très sérieusement de se doter de son propre GPS. Plusieurs pays ont fait ce choix, que ce soit pour une géolocalisation globale (c’est le cas des États-Unis, de la Chine et la Russie) ou régionale (c’est le cas de l’Inde et du Japon). Il n’est pas encore dit si le Royaume-Uni optera pour un système limité ou complet.

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Une mise en orbite au profit de Galileo. CC ESA_events

Vers un GPS made in UK ?

D’après les informations du Sunday Telegraph, le ministre des finances britannique a validé une enveloppe d’environ 110 millions d’euros pour explorer la piste d’un système national de positionnement par satellites qui permettra au pays d’avoir accès à ses capacités sans aucune restriction. Mais il faudra des fonds bien plus conséquents pour réellement mettre au point un tel projet. Et cela prendra des années.

À titre de comparaison, Galileo est un projet dont la conception remonte à la fin des années 1990 et dont le déploiement s’achèvera vers 2020. Par rapport aux premières estimations, qui évoquaient un coût relativement modéré de quelques milliards d’euros, les besoins de financement ont explosé : aujourd’hui, le coût total du projet est estimé à 10 milliards pour la période courant de 2007 à 2030.

Un premier financement de 110 millions d’euros

En fonction des ambitions britanniques, ce sont des quelques dizaines de satellites qu’il faudra mettre en orbite. Pour une couverture globale, l’Union européenne s’est dotée d’une flotte de 30 satellites, dont 22 satellites sont déjà en place. Ils seront répartis en 24 satellites opérationnels et 6 satellites de secours. La dernière livraison a eu lieu au cours du mois de juillet.

Il faudra plusieurs années et quelques milliards de livres sterling pour que Londres puisse se doter d’un système équivalent, ce qui risque d’être délicat au regard de la situation actuelle et future des finances du pays — d’autant que les demandes britanniques sur un remboursement de sa contribution à Galileo risqueraient de devenir un autre point d’achoppement entre Londres et Bruxelles.

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