C’est un fait divers qui fait couler beaucoup d’encre depuis la semaine dernière : un lycéen de 15 ans a été interpellé par la police et mis en examen dans la foulée pour avoir menacé sa professeure avec une arme factice. Pour ne rien arranger, la scène a été largement relayée sur les réseaux sociaux, celle-ci ayant été enregistrée avec un smartphone par un autre élève.
La classe politique n’a pas tardé à se saisir de cet incident. C’est tout particulièrement le cas de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, qui dans une interview accordée au Parisien a invité dimanche 21 octobre les lycées à envisager l’interdiction des smartphones dans l’enceinte scolaire, afin d’éviter que de tels faits, s’ils se reproduisent par mimétisme, ne puissent être filmés à nouveau.
Recherche du buzz ?
« Cet événement montre à quel point nous avons eu raison de systématiser l’interdiction du téléphone à l’école et au collège », déclare le ministre, qui se demande dans le cas du grave incident survenu à Créteil « si les faits n’ont pas été accomplis pour être filmés et diffusés », afin, peut-être d’avoir son quart d’heure de gloire sur les réseaux sociaux, d’être au centre du buzz.
« Avoir des faits de violence dans les établissements scolaires n’est pas nouveau », relève-t-il. Cependant, « les réseaux sociaux amplifient la tentation d’imiter les choses vues à la télévision ou sur Internet. Ils encouragent également des élèves qui se croient malins d’organiser des faits avec pour motivation de les diffuser. Nous devons nous battre contre cela ».
Une interdiction facultative
Ce phénomène avait pu être observé avec le « happy slapping » qui consiste à filmer une agression avec un téléphone mobile. La violence peut être variable, allant de la simple gifle infligée par surprise à un élève à un passage à tabac. La hausse de ces faits divers avait conduit les autorités à prendre diverses mesures, comme en France l’inscription dans le code pénal d’une infraction spécifique visant le « caméraman ».
Depuis la rentrée 2018, une loi interdit aux élèves des écoles et des collègues de se servir du smartphone dans l’enceinte scolaire ainsi qu’en sortie scolaire, sauf cas précis définis dans le règlement intérieur. Elle est par contre plus souple concernant les lycées, puisque la nécessité de l’interdire est laissée à l’appréciation des chefs d’établissement, en fonction des circonstances locales.
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