C’est un constat largement partagé au sein au sein de la communauté scientifique, mais aussi par les autorités : pour le bon développement de l’enfant, il est préférable de ne pas l’exposer aux écrans avant l’âge de trois ans. Seulement, cette consigne n’est dans les faits pas vraiment unanimement respectée. La moitié des bambins de moins d’un an et demi regarderait ainsi la télévision.
Le législateur n’ignore pas cette situation. Afin de corriger le tir, une proposition de loi (« Lutter contre l’exposition précoce des enfants aux écrans ») est justement en train d’être examinée au Parlement. Le texte a été adopté en première lecture au Sénat le 20 novembre, après avoir été voté à l’unanimité par la commission sénatoriale de la culture, six jours avant.
La disposition législative contient trois articles :
- Le premier prévoit d’imposer sur les produits dotés d’un écran la présence d’un « message à caractère sanitaire avertissant des dangers liés à leur utilisation par des enfants de moins de trois ans pour leur développement psychomoteur ».
- Le deuxième consiste à ajouter un bandeau d’avertissement à chaque fois qu’une publicité est consacrée aux équipements en cause (smartphone, téléviseur, etc.).
- Le troisième vise à organiser chaque année une campagne nationale de sensibilisation sur ce sujet, en lien avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Dans l’exposé des motifs, il est précisé que l’avertissement figurera sur l’emballage des produits. L’intitulé et les détails du message devront être fixés dans le cadre d’un décret du ministère des Solidarités et de la Santé. Il figurera sur les objets destinés aux enfants, mais aussi à ceux ciblant les adultes, ces derniers pouvant aussi être utilisés par les marmots.
« La surexposition aux écrans constitue une réalité »
« La surexposition aux écrans constitue une réalité. Or, si elle est contre-indiquée pour tous les enfants, elle est particulièrement néfaste pour les enfants de moins de trois ans car elle peut nuire gravement à leur développement», estime Catherine Morin-Desailly, la sénatrice derrière le texte. Elle espère que cela fera « prendre conscience aux parents des enjeux liés à une exposition précoce aux écrans de leurs enfants ».
Outre des risques portant sur le développement de la psychomotricité de l’enfant, avec des retards d’acquisition du langage et des difficultés à communiquer, des craintes existent sur les effets physiologiques de certaines technologies sur les plus jeunes, qu’il s’agisse de la 3D (possible conflit d’accommodation-vergence) ou de la lumière bleue (cristallin pas totalement formé).
Agnès Buzyn, en poste depuis le 17 mai 2017, est aussi opposée aux écrans avant l’âge de trois ans. Une position qu’elle a rappelée au mois d’octobre à l’occasion d’un évènement qui visait justement à fêter les dix ans d’une campagne démarrée en 2008 sous l’égide du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Celle-ci déconseille de placer des tout petits devant des écrans, quels qu’ils soient.
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