Ils attendaient Mark Zuckerberg. Ils auront Richard Allan à la place. Facebook aura résisté jusqu’au bout à la demande de la « grande commission internationale », une structure ad hoc composée de parlementaires provenant de huit assemblées nationales. Plutôt que de laisser le fondateur et PDG du réseau social répondre aux questions des élus, le site a fait appel à son vice-président pour les affaires publiques.
Bien qu’il s’agisse d’un second couteau au sein de l’entreprise américaine, Richard Allan est un fin connaisseur de la vie politique britannique. S’il travaille pour Facebook depuis 2009, l’intéressé est aussi un membre de la Chambre des lords depuis le 22 juillet 2010. Ce sera un atout lorsque se tiendra l’audition, à Londres, le 27 novembre, dans un contexte de tension accrue avec le législateur britannique.
Le Parlement durcit le ton
Les élus outre-Manche sont passés à l’action en récupérant un dossier contenant des informations confidentielles sur la politique relative aux données personnelles conduite par Facebook. Cet épisode a d’ailleurs entraîné des explications entre Richard Allan et un autre parlementaire, Damian Collins, qui préside la commission culture et médias du Parlement britannique.
Il a d’ailleurs publié sa réponse à un courrier que lui a adressé Richard Allan. « Comme vous le savez, en tant que député vous-même, la Chambre des communs a le pouvoir d’ordonner la production de documents relevant de la compétence du Royaume-Uni, et une commission de la Chambre peut publier ces documents s’il le souhaite, sous la protection que lui confère le statut de parlementaire », lit-on.
Huit pays représentés
Faute de Mark Zuckerberg, qui a décliné à trois reprises l’invitation de se rendre à Londres ou de passer par un système de visioconférence, la commission internationale fera avec Allan Richard, même si elle « croit toujours que Mark Zuckerberg est la personne appropriée pour répondre aux questions importantes sur la confidentialité, la sûreté, la sécurité et le partage des données. »
Outre le Royaume-Uni, la commission spéciale rassemblera des élus d’Argentine, du Brésil, du Canada, d’Irlande, de Lettonie et de Singapour. Selon également présents un expert en informatique qui connaît bien l’affaire Cambridge Analytica, la présidente et le vice-président de l’Information Commissioner’s Office, l’équivalent britannique de la CNIL en France.
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