Lors d’une audition au Congrès, le patron de Google a eu un échange inattendu avec un élu. Sundar Pichai a dû expliquer au parlementaire que ce n’est pas sa société qui vend l’iPhone… Mais la discussion a soulevé certains enjeux.

Il suffit de passer dans les rayons d’un magasin ou de visiter les pages d’un site de vente en ligne pour s’en rendre compte : les smartphones se ressemblent beaucoup et il peut être difficile, même pour un œil exercé, de distinguer un modèle d’un autre, ou de faire la différence entre deux générations. Mais de là à ne pas réussir à faire la différence entre un smartphone Android et un iPhone ?

C’est dans cette situation un peu délicate que s’est retrouvé Steve King, un membre de la Chambre des représentants aux États-Unis.

Délicat, car la confusion du député a eu lieu en pleine audition de Sundar Pichai, le grand patron de Google, révélant ainsi sa méconnaissance d’un domaine où, justement, la firme de Mountain View se trouve pleinement engagée, à travers bien sûr son système d’exploitation Android, qui est le plus répandu sur ce marché, mais aussi via ses smartphones et ses applications.

La scène, rapportée par différents médias anglophones, à l’image de The Next Web, montre l’élu exposer des inquiétudes sur ce que peuvent afficher les smartphones.

Il raconte ainsi une expérience personnelle, avec sa petite-fille de sept ans qui, au moment d’élections aux USA, a vu apparaître sur son smartphone une photo de son grand-père agrémentée de propos que l’intéressé n’a pas voulu prononcer dans l’enceinte de la Chambre. Cette photo surgissante est apparue alors que la jeune fille jouait à un jeu mobile tout ce qu’il y a de plus banal.

Terminant son récit, et brandissant dans sa main un smartphone — qui est le sien et non celui de sa petite-fille –, Steve King demande alors à Sundar Pichai : « Comment cela se fait-il que cela apparaisse sur l’iPhone d’une enfant de sept ans qui est en train de jouer à un jeu pour mineur ? ». Réponse, évidente, de l’intéressé : « Monsieur le Député, l’iPhone est fabriqué par une société différente. »

Sundar Pichai de Google // Source : Wikimedia

Sundar Pichai de Google

Source : Wikimedia

De vrais enjeux

L’échange aurait pu en rester là et être un bon prétexte pour se moquer de l’inculture high-tech des parlementaires ou, à tout le moins, de celle de Steve King. Mais l’élu n’en est pas resté là : « C’était peut-être un smartphone Android ». Comprendre : la marque ou le modèle importe peu. C’est plutôt l’écosystème dans son ensemble que le parlementaire semble interroger, même si le récit manque de précision.

De toute évidence, l’élu se plaint du fait que sa petite fille tombe, alors qu’elle joue à un jeu pour enfant, sur un message désobligeant à caractère politique. C’est la piste qu’a suggérée Sundar Pichai dans sa courte réponse, qu’il n’a pas pu développer, faute d’avoir des détails précis. Était-ce vraiment un iPhone ou un smartphone Android ? Quelle application était-ce ? Était-ce une publicité en jeu ou une notification ?

Rien ne permet en effet d’affirmer que le message provienne du jeu auquel jouait l’enfant ; il a pu apparaître à l’écran à cause d’une autre application, dont les réglages autorisent les notifications à apparaître à l’écran. Le fin mot de l’histoire sera peut-être connu lorsque Steve King discutera à l’occasion avec Sundar Pichai de ce cas de figure. C’est en tout cas ce qu’a proposé le CEO de Google pour clarifier ce qu’il s’est passé.

Toujours est-il que cet échange, qui desservira peut-être politiquement l’élu, soulève en filigrane certains enjeux.

Des enjeux relatifs à la publicité dans les jeux vidéo, notamment ceux qui sont gratuits et qui cherchent à se financer autrement, à l’usage des smartphones par des enfants en bas âge, aux outils de contrôle parental pour limiter le temps passé devant un écran ou bien les réglages pour limiter les sollicitations, comme les notifications. Mais ceux-ci n’ont pas pu être adressés au cours de cette audition.

Source : Numerama

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