Six mois de controverse semblent avoir eu raison des velléités de Google de relancer son moteur de recherche en Chine, en l’adaptant à la censure locale. C’est ce que rapporte le site The Intercept dans un article du 17 décembre. Le magazine, qui a été le premier à révéler l’existence du projet Dragonfly cet été, fait savoir que c’est contraint et forcé que Google y a mis un terme.
L’entreprise était depuis des mois sous un feu roulant de critiques : salariés du géant californien (dont la dernière action a été de publier une lettre ouverte soutenue par des centaines d’employés), organisations non gouvernementales et même représentants du personnel politique sont montés au créneau pour appeler la firme de Mountain View à renoncer. Même le vice-président a donné de la voix.
La dernière volée de flèches est venue des membres de la Chambre des représentants, le 11 décembre, lorsque Sundar Pichai, le patron de Google, s’est présenté devant une commission permanente pour répondre à de nombreuses questions sur les activités du géant du net. À cette occasion, Sundar Pichai a déclaré que « pour l’instant, nous n’avons pas l’intention de lancer de la recherche en Chine », mais que l’accès à l’information est « un droit humain important ».
Série de renoncements
Ce renoncement, s’il est confirmé, serait un abandon de plus.
Cet automne, l’entreprise américaine a choisi de se retirer d’un appel d’offres lancé par le Département de la défense des États-Unis pour bâtir un immense service de cloud computing. Google a mis en avant ses principes éthiques pour justifier son retrait d’un contrat dont la valeur est estimée à près de 10 milliards de dollars.Ses concurrents, en revanche, ont eu moins d’états d’âme.
Plus tôt cette année, l’entreprise a pris la décision de ne pas renouveler un contrat qu’elle avait avec le gouvernement américain. Il s’agissait de mettre à disposition ses puissants algorithmes d’analyse d’images enregistrées par des drones militaires pour pouvoir aider le commandement à exploiter ces informations et à prendre des décisions en conséquence.
Reste une question : s’agit-il d’un renoncement provisoire ou définitif ? À cette question, la prudence est de mise : l’abandon est de court-terme et rien ne dit que Google ne va pas revenir à la charge, sous une forme ou sous une autre. En attendant, il est expliqué que les équipes qui travaillaient sur Dragonly ont été globalement toutes été réaffectées sur d’autres projets de l’entreprise américaine.
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