Mise à jour du 21/12 : Suite à notre prise de contact, TikTok nous a répondu sur le sujet. Une porte-parole a expliqué que l’entreprise s’engageait à « proposer à ses utilisateurs un espace sûr ». Elle a précisé : « la sécurité des utilisateurs est un défi auquel notre industrie est confrontée à l’échelle mondiale, mais nous prenons cette question très au sérieux et réagissons rapidement. » « Nous continuerons d’améliorer nos efforts de modération et de mettre en place d’autres mesures de protection afin de réduire au minimum les risques d’utilisation abusive », promet TikTok.
Retrouvez ci-dessous l’article original publié le 20 décembre :
Sur TikTok, on ne trouve pas que des vidéos de play-back ou de blagues. Il existe aussi, sur l’application de partage de courtes vidéos, des groupes néonazis et prônant le suprémacisme blanc, raconte Motherboard dans une enquête publiée le mardi 18 décembre.
Des appels à la haine explicites retrouvés sur l’application
TikTok est une application particulièrement prisée des adolescents. Depuis que ses propriétaires ont racheté l’application de play-back Musica.ly, elle compte pas moins de 500 millions d’utilisateurs à travers le monde.
Motherboard y a trouvé des appels à la violence contre des personnes non-blanches et des Juifs, ainsi que de la propagande néonazie. Certains profils indiquaient par exemple « Tous les Juifs doivent mourir » ou « kill all n***** » (que l’on peut traduire littéralement par « tuez tous les « nègres » »).
Sur d’autres comptes, des internautes affichaient leur soutien au groupe néonazi Atomwaffen. Ils postaient des caricatures supposées représenter des Juifs, ou des vidéos dans lesquelles ils faisaient des saluts nazis ou appelaient à adopter la « solution finale », en référence au génocide commis sur les populations juives durant la seconde guerre mondiale.
Ces contenus, remarque Motherboard, étaient accessibles en seulement quelques clics grâce à l’outil de recherche. Numerama a tenté de les retrouver, mais les hashtags mentionnés ne semblent plus accessibles sur l’application, qui interdit en théorie les messages haineux. Seul un compte au nom évocateur était toujours en ligne.
TikTok peine à améliorer sa modération
La présence de contenus néonazis n’est évidemment pas propre à TikTok. YouTube par exemple, s’est faite pointer du doigt pour les mêmes raisons début 2018. TikTok a cependant un problème de fond avec sa modération, qui est régulièrement critiquée.
Ces critiques portaient, comme on vous l’expliquait dans un article en novembre, sur la faible protection des données des jeunes utilisateurs, sur des contenus prônant l’anorexie ou les mutilations sexuelles, ou encore sur la présence de prédateurs sexuels sur la plateforme.
Suite à ces scandales répétés, ByteDance, qui détient l’application, avait promis qu’il augmenterait le nombre de modérateurs sur TikTok, de 6000 à 10 000 personnes.
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