Arrêté le 19 novembre 2018 par les autorités judiciaires japonaises et détenu depuis, Carlos Ghosn n’est sans doute pas près de retrouver la liberté. C’est en tout cas ce qui transparaît des récents développements concernant le PDG de l’alliance Renault-Nissan, qui est visé par trois enquêtes.
Le magistrat a ainsi justifié le maintien en détention du chef d’entreprise par la crainte que celui-ci cherche à quitter le pays ou procède à des destructions de preuve. Dès lors, la demande de libération sous caution qui doit être demandée le 8 janvier par ses avocats risque fort de rester lettre morte, dans la mesure où celle-ci n’est généralement pas accordée à celles et ceux qui rejettent les griefs qu’on leur adresse, précise Le Monde.
Comme le pointe l’AFP, Carlos Ghosn achèvera le 11 janvier sa troisième garde à vue. Il pourrait toutefois être maintenu en détention pendant encore plusieurs mois — le temps qu’un procès se mette en place, ce qui pourrait ne pas survenir avant six mois. Par ailleurs, si de nouvelles charges arrivent sur la table, cela pourrait déclencher une nouvelle garde à vue sur plusieurs semaines.
Carlos Ghosn clame son innocence
Malgré les particularités du système judiciaire japonais, qui permettent d’arrêter et de détenir sur plusieurs semaines n’importe qui sans avoir la possibilité de se faire assister par un avocat lors des interrogatoires menés par les enquêteurs et sans connaître les raisons exactes de sa détention, Carlos Ghosn n’a de toute évidence pas fléchi : il clame toujours son innocence.
C’est ce que l’intéressé a fait lors de sa comparution devant un magistrat japonais, le 8 janvier. Le franco-libano-brésilien affirme que les accusations dont il fait l’objet étaient connues et approuvées par les dirigeants de l’entreprise. Dès lors, ses accusations sont infondées et sa détention injuste. Pour ne pas dire illégale. Cela, pour tous les griefs dont il fait l’objet.
Accusations multiples
Ces accusations comportent deux dissimulations d’une partie de ses revenus perçus chez Nissan aux autorités boursières japonaises, la première sur une période de cinq ans et la deuxième sur une période de trois ans. Plusieurs dizaines de millions d’euros seraient en jeu. La dernière concerne un abus de confiance aggravé, en faisant supporter à Nissan ses pertes à titre privé.
Depuis le déclenchement de l’affaire, Carlos Ghosn a été démis de ses fonctions chez Nissan et Mitsubishi (le troisième constructeur automobile présent dans l’alliance). Pour sa part, Renault a choisi de temporiser. Une gouvernance intérimaire a toutefois été mise en place pour traiter des affaires courantes et éviter une vacation du pouvoir au sein du groupe.
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