Périodiquement, la Chine ajoute de nouveaux noms à sa longue liste de sites et de services bloqués dans le pays. Twitch, WhatsApp, les réseaux privés virtuels (VPN)… les exemples ne manquent pas. L’histoire récente a même son lot de situations cocasses, à l’image des mesures prises contre la lettre « N » ou de la mésaventure de celui qui a conçu l’outil de filtrage chinois, qui a subi les effets de sa création.
Désormais, Bing fait partie des victimes causées par la censure chinoise. Le Financial Times signale que la version chinoise du moteur de recherche de Microsoft n’est plus accessible dans le pays. Seule la Chine continentale serait affectée ; autrement dit, il serait toujours possible de joindre Bing depuis Hong Kong, qui bénéficie d’un régime dérogatoire depuis sa rétrocession en 1997.
Les raisons de ce blocage ne sont pas connues à l’heure où ces lignes sont écrites : l’impossibilité de joindre le site en Chine a été confirmée par Microsoft, qui se refuse toutefois à employer le terme de blocage ou de blocage pour qualifier la situation. L’entreprise américaine déclare simplement qu’elle réfléchit aux suites à donner cette affaire.
Marché hermétique à l’Occident
En Chine, les activités de recherche sur le web sont essentiellement pilotées par Baidu. Qualifiée de « Google chinois », l’entreprise chinoise est dans une situation de quasi monopole, avec une part de marché autour de 70 %. Une situation qu’elle doit à la fois à son respect scrupuleux de la réglementation chinois et aux difficultés qu’ont les sociétés occidentales à percer localement.
Dans le cas de la firme de Mountain View, une rupture avec le pouvoir a eu lieu en 2010 sur fond de censure, de liberté d’expression et d’opération Aurora, nom donné à l’attaque informatique d’envergure attribuée à la Chine contre des intérêts occidentaux, dont Google. Le groupe a finalement déménagé à Hong Kong pour limiter l’effet de la censure chinoise, mais s’est privé du marché continental.
D’après les statistiques de StatCounter sur 2018, la part de Bing est insignifiante : le nom du moteur de recherche n’apparaît pas sur les graphiques, contrairement à Google, qui est à 0,3 % de parts de marché. Les autres noms sont des solutions chinoises, à l’image de Shenma, le moteur de recherche d’Alibaba, la plus grande plateforme de commerce électronique en Chine.
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