« Selfie Harm », c’est le nom de l’un des derniers projets de John Rankin Waddell, alias Rankin. Le photographe a voulu montrer au travers d’une série d’images en quoi la retouche systématique de selfies peut poser problème.
Il détaille son travail dans une publication Instagram datée du 30 janvier, repérée par Engadget. « J’ai photographié des adolescentes et je leur ai donné l’image pour qu’elles puissent la retoucher ou mettre des filtres », explique-t-il. Les ados, âgées de 14 à 18 ans, devaient faire comme si elles allaient publier la photo sur leurs réseaux sociaux.
Likes et dysmorphophobie
Le « avant / après » est édifiant. Les adolescentes font en sorte que leurs yeux soient plus grands, leur nez plus petit, leur bouche plus pulpeuse et foncée, leur peau lisse et brillante. Les cernes et petits boutons sont gommés. Selon Rankin, elles tenteraient ainsi de ressembler à leurs idoles, « pour [obtenir] des likes ».
Le sujet dépasse évidemment la question du nombre de « j’aime » sur les photos de ces adolescentes. Comme le note le photographe, cette tendance à beaucoup retoucher doit aussi être liée à un sentiment d’anxiété produit ou accentué par les réseaux sociaux, et à ce qu’on nomme la dysmorphophobie – le fait de voir ce qu’on juge être chez nous un défaut bien plus gros qu’il ne l’est. « Il est temps de reconnaître les effets négatifs que les réseaux sociaux peuvent avoir sur l’image de soi », juge l’artiste.
La « dysmorphophobie Snapchat » est un phénomène étudié par le corps médical. L’utilisation de filtres ou d’applications de retouches comme la populaire Facetune peut s’apparenter à une sorte de chirurgie esthétique virtuelle (voire pousser à une vraie chirurgie). Les personnes qui en sont atteintes le subissent souvent sans s’en rendre compte. Rankin écrit que paradoxalement, les adolescentes préféraient toutes la photo non retouchée d’elles, à celle retouchée.
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