Un programme top secret mis en place par le gouvernement américain après les attentats du 11 Septembre pourrait ne plus être renouvelé après 2019.

Il s’agissait de la toute première affaire qui avait été publiée en 2013 par le journaliste américain Glenn Greenwald dans le cadre des révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden. Très vite reléguée au second plan du fait des découvertes encore plus spectaculaires sur le programme de surveillance PRISM, qui permettrait d’espionner les internautes sur les grandes plateformes du web, cette histoire est aujourd’hui en passe d’appartenir au passé.

Selon les informations du New York Times ce 4 mars 2019, le programme controversé n’est plus utilisé depuis des mois par la NSA et l’administration Trump pourrait s’abstenir de demander au Congrès de renouveler l’autorisation qui permet à l’Agence nationale de la sécurité de s’en servir. En principe, cette autorisation expire à la fin 2019. Le programme avait été mis en place en 2001, dans les semaines qui ont suivi les attentats du 11 septembre aux États-Unis.

Edward Snowden, l'homme par qui tout a été révélé. // Source : Mike Mozart

Edward Snowden, l'homme par qui tout a été révélé.

Source : Mike Mozart

Surveillance téléphonique

En l’espèce, le programme en question implique Verizon, l’un des principaux opérateurs téléphoniques américains. L’entreprise est soumise à une ordonnance judiciaire secrète qui l’oblige à fournir quotidiennement à la NSA la totalité des relevés téléphoniques de ses clients, qu’il s’agisse de communications aux USA ou entre les USA et l’étranger. À l’époque, il avait été établi que cette autorisation était renouvelée tous les trois mois et était en vigueur depuis au moins sept ans.

À l’échelle d’un pays comme les États-Unis, et au regard du poids commercial de Verizon, ce sont donc des millions de clients qui ont été concernés.

La nouvelle a été accueillie avec satisfaction par Edward Snowden, qui estime que l’histoire lui donne aujourd’hui raison dans sa décision de « dénoncer les actes répréhensibles du gouvernement », même s’il regrette d’avoir « mis autant de temps à s’exprimer » à cause de la peur. Cela ne met pas fin à la surveillance de masse pour autant. Le lanceur d’alerte le sait : il existe encore de nombreux programmes gérés par la NSA, dont certains ne sont pas documentés. Mais l’inaction serait pire.

Le programme litigieux avait été remanié en 2015 avec une loi prise par le Congrès, la Freedom Act, conduisant l’administration Obama à mettre fin à la collecte massive de données téléphoniques nationales par la NSA, tout en préservant la capacité analytique de l’ancien programme, rappelle le New York Times.

James Clapper. // Source : Jay Godwin

James Clapper.

Source : Jay Godwin

Pas de preuve de son utilité

Glenn Greenwald a également réagi en mettant en avant un passage de l’article du New York Times selon lequel ce programme « n’a jamais contrecarré une attaque terroriste ». Il a aussi repris les propos de Daniel Schuman, de l’ONG américaine Demand Progress, qui fait observer que de toute évidence « le monde ne s’est pas effondré » malgré l’arrêt de ce programme. Le cadre plus strict autour de ces données a toutefois été jugé bien insuffisant par les opposants à ce programme.

« La collecte massive des relevés de communication des Américains — faite dans le secret, sans approbation démocratique ou du Congrès — a été une grave violation de la Constitution, qui exige des mandats », a poursuivi le journaliste, qui a par la suite publié de nombreux autres récits sur la surveillance de masse grâce aux révélations, très nombreuses, sur les activités secrètes, controversées et parfois illégales de la NSA.

« Malgré les affirmations des responsables d’Obama selon lesquelles nos reportages ont mis des vies en danger, il s’agit d’un bon rappel de la façon dont les gouvernements mentent », a-t-il ajouté, en pointant les mensonges de James Clapper, l’ancien directeur du renseignement national, et les affirmations de Barack Obama sur le fait que ce programme était vital pour la sécurité nationale.

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