Dorénavant, les initiatives sociales à l’image d’Emmaüs Connect pourront recevoir le label « numérique inclusif ». Au Journal officiel du 27 mars, le gouvernement vient de publier un arrêté qui officialise cette nouvelle signalétique qui sera attribuée à toutes les entités qui font en sorte d’accompagner et de former toutes les personnes pour qui le numérique est source de difficultés.
Plus précisément, le label vise à identifier, reconnaître et promouvoir les dispositifs œuvrant au développement de la diffusion de la culture et des outils numériques, et de leur appropriation par toute la population. C’est un enjeu national : selon une étude du CSA Research pour le Syndicat de la presse sociale datée de mars 2018, environ 14 millions de personnes sont mal à l’aise avec Internet.
La réalité de cette fracture a donné naissance un néologisme qui désigne celles et ceux qui présentent une analphabétisation au numérique : l’illectronisme.
Accompagner les laissés-pour-compte
« Les services publics territoriaux sont en première ligne et s’appuient sur un réseau de médiation numérique insuffisant et hétérogène. Assurer une citoyenneté pleine et entière à tous demande une action structurée dans l’accompagnement aux usages du numérique », explique l’arrêté. Or, la généralisation du numérique ne peut que creuser ce fossé si rien n’est fait.
Le but « est de garantir et de favoriser l’accès au numérique des publics vulnérables, dans un contexte de dématérialisation des services publics et de numérisation de la société » est-il expliqué. Par ailleurs, « ces dispositifs doivent contribuer à favoriser l’accès et la réinsertion de ces publics vulnérables au marché de l’emploi », à travers une montée en compétence.
Mounir Mahjoubi, qui a signé l’arrêté, expliquait en 2018 que l’absence d’utilisation du net pour chercher d’un moins rallongeait en moyenne d’un mois le délai avant le retour à l’emploi. Outre cette labellisation, diverses autres mesures existent, comme des formations au numérique pour les chômeurs et des cours dédiés à l’usage du numérique (qui sont intégrés dans l’enseignement scientifique).
Un label soumis à des critères
Le label est gratuit et sa délivrance est assurée par l’Agence du numérique — qui est rattaché à Bercy et qui réunit les responsabilités de la mission France Très Haut Débit, du label French Tech et de la Délégation aux usages de l’internet. Peuvent y prétendre les entreprises, les associations, les établissements publics et les collectivités territoriales, si les critères d’éligibilité sont satisfaits : il faudra alors remplir un formulaire qui sera disponible sur le site de la mission.
Il convient de noter que l’utilisation de logiciels libres et ouverts pour la réalisation des missions de la structure candidate au label fait partie du tableau d’évaluation. Les outils développés seront partagés sur un dépôt public et devront être documentés, est-il précisé. En outre, le label demande de partager le contenu intellectuel et la documentation selon une licence Creative Commons ou une licence équivalente.
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